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Téléphérique : Des pannes et une polémique

par A. Mallem

L'inquiétude ne cesse de gagner les usagers du téléphérique de Constantine à cause de la persistance de pannes fréquentes de courant électrique, qui laissent les cabines suspendues aux câbles durant des moments, atteignant parfois les 60 minutes.

C'est carrément de l'angoisse pour ceux dont les cabines s'arrêtent au-dessus des ravins du Rhumel, à des hauteurs atteignant facilement les 100 mètres. Abondamment commenté par les citoyens de la ville qui sont montés au créneau pour signaler le danger d'une telle situation sur les personnes cardiaques et celles souffrant de vertige, ce problème a fini par provoquer l'intervention à la radio régionale et dans la presse locale des responsables de l'entreprise de transport de Constantine (ETC), qui gère ce moyen de transport.

Ces derniers ont sollicité l'intervention de la direction des transports, et même du wali, auprès de la Sonelgaz afin de mettre fin à ces pannes «qui, disent-ils, ne relèvent pas de la compétence de l'ETC. Ces pannes sont dues, selon l'expert dépêché d'Alger par la société Fertial, à des hausses de tension qui ont fini par abîmer le régulateur de tension situé au niveau de la station Tatache Belkacem, qui souffre le plus de ces pannes. Les responsables de l'entreprise qui exploitent le téléphérique affirment en plus que la persistance de ces pannes peut provoquer une panne générale du système de sécurité du téléphérique.

Par conséquent, ils ont demandé à la Sonelgaz l'installation à ce niveau d'un transformateur autonome dont le coût est estimé à un milliard de centimes, solution, selon leur appréciation, qui est seule en mesure de régler le problème des pannes.

Contactée hier, la responsable de la communication de la direction de distribution de Constantine, Mme Meziani Djihane, a jeté la balle dans le camp de l'ETC en affirmant «que l'installation d'un groupe électrogène, d'ailleurs prévu dans le cahier des charges qui lui a été soumis auparavant, demeure à la charge du client, en l'occurrence l'ETC. Malheureusement, dit-elle, ce client n'a pas respecté cette clause et nous avons profité de la survenue de ces pannes pour lui rappeler cette clause à la charge de l'ETC en leur garantissant notre assistance technique dans cette opération», a affirmé Mme Meziani. La responsable de Sonelgaz a affirmé également «que les critiques qui ont été adressées dernièrement à ses services leur reprochant les lenteurs dans les interventions pour réparer ces pannes ne sont pas fondées. Il faut savoir faire la différence entre le temps nécessaire à la formulation de la réclamation, le temps qu'il faut pour que celle-ci parvienne à la direction et l'intervention proprement dite», a rétorqué encore la représentante de la direction de la distribution de Sonelgaz.

Pour notre part, nous avons essayé hier de contacter le directeur par intérim de l'ETC pour savoir où en est actuellement le règlement de ce problème, mais ce dernier était en inspection sur le réseau. Il demeure, enfin, que cette polémique engagée entre l'ETC et la Sonelgaz ne fait que provoquer les sarcasmes des usagers à propos de la gestion par les uns et les autres d'un système qui comporte des aspects graves pour leur sécurité. Ainsi, une méfiance s'est installée chez la plupart des usagers du téléphérique et les pousse à réfléchir par deux fois avant d'utiliser ce moyen de transport «aussi risqué», disent-ils à la fin.