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30 milliards pour retaper les rues

par J. Boukraâ

Les automobilistes ont toutes les peines du monde à rouler normalement : nids de poule et bosses et par-dessus tout, les dos-d'âne qui fleurissent un peu partout, même au centre-ville. «Aucun tronçon n'est épargné, il est impossible de faire plus de 200 m sans tomber dans un nid de poule ou sur une bosse. Difficile de garder les amortisseurs de sa voiture intacts», se plaint un conducteur. Les chauffeurs de taxi ne veulent pas se rendre dans certains quartiers parce que les routes sont mauvaises. Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui manquent. Dans ce cadre, une grande opération de réhabilitation et de revêtement de quelques rues de la ville d'Oran sera lancée prochainement.

Une enveloppe budgétaire estimée à 30 milliards de centimes a été débloquée par les services concernés pour la concrétisation de cette opération chapeautée par la direction des Travaux publics, en collaboration avec la division de la voirie et de la circulation de la commune d'Oran. Cette opération à travers laquelle sont concernées les artères de Haï Ibn Sina (Victor Hugo), El Hamri, et Haï Dhaya (ex Petit Lac), touchera 15 km de routes. Toutefois, « ces travaux n'emballent pas les automobilistes, car les solutions apportées sont malheureusement provisoires, à cause des pluies, du froid ou même des grandes chaleurs. C'est le retour à la case départ : les routes retapées la veille redeviennent impraticables le lendemain», ajoute le même interlocuteur. Et d'ajouter : « les services concernés font dans le colmatage avec des opérations à coups de millions de dinars ».

Répondant à une question relative à la durée de vie du goudron utilisé dans le traitement des nids-de-poule et qui ne dure que quelques jours avant de se détacher, un spécialiste dira que le problème n'est pas dans la qualité du bitume qui est contrôlé par un laboratoire, mais dans la mise en oeuvre. « Il y a deux types d'enrobé utilisés dans le traitement des nids-de-poule. Il y a l'enrobé chaud qui doit être utilisé à une température de 130° et il y a l'enrobé froid. Généralement les équipes chargées de déposer le goudron ne respectent pas les normes. C'est pour cela que la couche du bitume ne tient pas. En effet, à Oran pas un seul quartier ou cité de la ville n'échappe, désormais, à la dégradation continuelle de parcelles entières de l'asphalte qui se trouve dans un piteux état. Les crevasses et les nids-de-poule rendent cette route impraticable. On peut voir des véhicules tanguer sur la chaussée, en soulevant un nuage de poussière à leur passage. Les habitations, les commerces et même les arbres situés en bordure de route ont, d'ailleurs pris une teinte marron.

Rappelons que le réseau routier dense de la wilaya d'Oran est d'une longueur de 1.052,3 km réparti entre 186,5 pour les routes nationales, 592 pour les chemins de wilaya et 274 pour les chemins communaux. 45 % sont jugés en bon état, 40,5 % sont dans un état moyen, alors que 14,5 % sont constitués de routes dégradées. La densité routière rapportée à la population est de l'ordre de 0,6 km pour 1.000 habitants.