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Remchi: 10,3% des collégiens fument

par Allal Bekkaï

La célébration de la journée mondiale sans tabac au sein de la maison du parc de Lalla Setti, la semaine dernière, initiée par la direction de la prévention de la DSP de la wilaya a été rehaussée par la présence de l'envoyé spécial de l'OMS M. Mamadou M'Bay. Et pour cause. « Convention cadre de l'OMS pour la lutte antitabac» est le slogan choisi pour cette année 2011. L'illustre hôte soulignera que de grands pas ont été accomplis dans ce cadre par l'Algérie qui a adhéré à ladite convention. Toutefois, il reste beaucoup à faire du côté de la société qui doit pleinement s'impliquer d'autant qu'il s'agit d'un problème de santé publique», estime-t-il. La thématique de la CCLAT sera traitée à travers une communication par le Pr Salim Nefti (CHU Mustapha-Alger), président de la SAP. Alors que son confrère le Dr Y. Tarfani du MSPRH parlera de sa mise en œuvre en Algérie (Rapport 2010). Le tabagisme en milieu scolaire dans la wilaya de Tlemcen sera abordé par le Dr Boudghene Stambouli (DSP Tlemcen). Son enquête socio épidémiologique réalisée en milieu scolaire rural (daïra de Remchi) s'est basée sur un sondage aléatoire ciblant 1192 élèves (de la 1ère à la 3è année) dont 1186 répondant (592 G/594 F) se répartissant entre non fumeurs (NF) comprenant les anciens fumeurs, fumeurs occasionnels (FO), fumeurs actuels et fumeurs quotidiens. Il ressort en termes de prévalence les statistiques suivantes : FA : 10,3% (19,6 G/1% F), FO : 6,8% et FQ : 3,5%. A noter que l'âge moyen de la première cigarette se situe à 10 ans. Le nombre de cigarettes fumées par jour se déclinent comme suit : FO : 1 cigarette : 72,5% ; 2 à 5 : 21% ; 6 à 10 :1,2 % ; 11 à 20 :1,2% et 20 : 14,6%. Quant aux FQ, le pourcentage est respectivement de 9,8%; 41,5% ;24,4%; 9,8% et 14,6%. S'agissant des sources d'approvisionnement, 59,90% ont recours aux commerces et 44,10% à des voies diverses (intermédiaire, emprunté, volé, reçu comme « don» d'un fumeur plus âgé?). A noter que 73% des cas s'approvisionnent sans contrainte. Par ailleurs, on saura que pour les FO 53,8% fument dans les espaces publics (jardin, rue, marché?); 86,1 % à l'occasion d'événements sociaux (mariages, fiançailles ?); 78,8% chez des amis; 44% à l'école et 29,4 à la maison ; les motivations spatiales et événementielles des FQ se traduisent respectivement par 46,2%; 13,9 %; 21,2%; 56,3% et 70,6%.

A la question «Est-ce qu'il t'arrive de fumer ou d'avoir envie de fumer une cigarette en te levant le matin ?» en vue de connaître le degré de dépendance, la réponse est «oui» dans les proportions suivantes: FA : 17,1%; FO: 8,7% et FQ : 47,4%. Les tentatives d'arrêter de fumer révèlent 48% de FA, 39,2 de FO et 70,7 de FQ. Le statut tabagique du père est convoqué dans ce cadre : sur 407(35%), 357(34,3%) sont NF; 31(39,2%) FO et 19 (47,5%) FQ. Les principales raisons invoquées quant au renoncement au tabagisme sont liées à la santé (63,2%), l'argent (18,4%), la famille (14,7%), les ami(e)s (1,6%), autres(2,1%). Sur le registre communication, 93% des élèves ont déclaré avoir été informés sur les effets néfastes de la cigarette et 32% seulement ont déclaré avoir reçu des informations en milieu scolaire sur les dangers du tabac pendant l'année en cours. Sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics, 77% des NF, 76% des FO et 53,7% des FQ se sont exprimés pour (opinion positive).

 Le DSP de la wilaya de Tlemcen M. Abdelhalim Laâma, appellera à la création d'un réseau (intersectoriel) dont l'évaluation des activités sera faite à la faveur de la prochaine célébration (31 mai 2012). Il faut accompagner le fumeur qu'il considère un drogué. Ce dernier avouera être fumeur lorsqu'il lèvera le doigt dans la salle répondant à un « sondage» pédagogique du président de séance le Dr Chentour. M. Brixi de la DSP d'Oran plaidera pour sa part pour la dénormalisation de l'industrie du tabac (classé 2è au titre des drogues après l'héroïne et la cocaïne) et l'information (au lieu et place de la sensibilisation) du public cible estimant que le tabac est « l'ennemi n°1 de la jeunesse algérienne». La pratique du sport est vue comme un remède insoupçonnable contre le tabagisme, un réel rempart contre ce fléau qui ronge la jeunesse, selon le DJS M. Saïd Hoggas qui illustrera son propos avec un souvenir de collège en tant qu'élève (séance d'EPS). M. Mesbah de la direction de la prévention auprès du MSPRH qui adhèrera à la proposition d'une enquête nationale sur ce problème invite les autorités compétentes à réviser la stratégie en la matière car « on est devant des lobbies puissants qui, eux, peaufinent constamment la leur», soulignera-t-il. Et d'émettre à ce titre trois recommandations graduelles : faire davantage de la prévention, intégrer l'accompagnement (sevrage) et user de répression (amende).