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Trouble-fêtes

par Ali Brahimi

D'ici peu, des festivités vont se dérouler auprès de quelques peuples arabes en train de faire leurs révolutions depuis le début de l'hiver de cette année avec aussi, malheureusement, des trouble-fêtes en tous genres décidés de gâcher ces félicités.

Chez-nous quelques hauts commis de l'Etat, ayant la manie de l'euphorie mensongère, n'hésitent nullement de proférer des paroles arrogantes et désobligeantes voire accusatrices à l'intention des citoyens soucieux du seul intérêt du pays et, ce qui est plus grave encore, ces fonctionnaires lunatiques, puisque s'occupant aussi de la politique politicienne, incriminent a la légère nos voisins Maghrébins de tous les maux alors que nous tous sommes pleinement responsables, de ces déboires, du fait de nos agissements attentistes et positions irréfléchies tant au plan interne qu'externe.

Ce feuilleton de mains de l'étranger, ne s'arrêtera donc jamais, des deux côtés définis aux régimes en place tant pour l'Algérie et le Maroc ? D'autant, que les élites maghrébines, en général, sont en train de mettre fin à ces insanités à la langue de bois puisque les nouvelles générations maghrébines, notamment éveillées, n'en tiennent nullement en compte de ces enfantillages.

Ainsi, ces énergumènes choisissent les moments de ferveur nationaliste, à l'exemple d'une compétions sportive ou d'un prétexte politicien titillant l'ego national, leur permettant de détourner l'attention notamment des jeunes. Momentanément. En effet, à l'occasion des joutes footballistiques entre l'Algérie et l'Egypte, durant l'été de l'année 2010 fut riche en enseignement dans ce sens.

En fin d'année, ses retombées ont prouvé les nullités de ces euphories téléguidées à coups des dizaines de millions de dinars. Et, ensuite dans la foulée des révolutions du monde arabe, des jeunes victimes ainsi que d'autres dégâts collatéraux. Heureusement, l'Algérie en a les moyens de couvrirent les pertes matérielles et non humaines. Jusqu'à quand ? Espérons que les reformes annoncées vont y mettre un terme

En outre, les révolutions tunisiennes et égyptiennes vivent une étape cruciale de leurs cycles. Elles sont en face des survivances des scories du parti unique. En Tunisie, des dizaines de partis ont été rapidement crées par des membres actifs de l'ancien parti RCD.

Cela nous fait rappeler nos « sensibilités politiques », pondues après octobre 1988, avec leurs terribles conséquences vivaces à ce jour. Apparemment, le conseil pour la surveillance des acquis de la révolution tunisienne semble monter la garde. Comme en Egypte, semblant mieux préparée a cette veillée. A l'image du Phare (soleil) d'Alexandrie

L'ALGERIE C'EST LE PHARE ET LA «SUBLIME PORTE» DU CONTINENT AFRICAIN

Pays du soleil et la mer, ainsi chanté par ses amoureux, l'Algérie a tous les atouts en main pour représenter le centre du continent africain dans tous les domaines. Durant la période ottomane, elle constituait son fer de lance contre la flotte de la rive nord de la méditerranée. Sa colonisation, à partir de 1830, avait sonné le glas de la puissance Turque en méditerranée. Durant la colonisation, elle a subie la pire diminution de son dynamisme existentiel. Plus que tous le autres pays en termes d'esclavage moral (colonisation de peuplement et d'exploitation). Une prédisposition, cyclique depuis cette époque, suscitant toutes les convoitises sans limites tant au niveau interne qu'externe.

A ce dernier propos, nous reprenons l'intitulé de notre article « Basse-cour » paru au Quotidien d'Oran du jeudi 30/09/2010 : « L'intitulé de l'article (Basse-cour) se réfère a la comparaison formulée, en 1959, par M. Michel Debré (1912-1995) Premier ministre, de la cinquième république française, stipulant que le coq français apprécie réchauffer ses ergots dans la Sahara algérien ». C'était hier. Il parlait du pétrole. Aujourd'hui, il y a d'autres énergies propres : le Gaz et l'Uranium. Dans l'article précité, nous avons mis en exergue l'importance des gisements d'Uranium au Niger, limitrophe au Hoggar ; exploités par le consortium français Areva dont quelques-uns de ses cadres ont été kidnappés par la prétendue El Kaida. Le commandement opérationnel de lutte contre l'insécurité des pays du Sahel africain, dont le siège est à Tamanrasset, est chargé de la protection des biens et des personnes

Cependant, l'avenir appartiendrait toujours au Soleil du Sahara point nodal des futures énergies inépuisables. L'Allemagne va abandonner l'énergie nucléaire aux horizons 2020, d'après la physicienne et chancelière allemande, au profit du soleil.

Le projet « Desertec » suscite déjà des controverses sciemment entretenues. Et d'intéressements, parfois affichés souvent cachés, de plus en plus planifiés dans le long terme.

Donc, après les énergies fossiles épuisables, l'énergie éternelle indispensable ; après l'eau, à la vie sur terre, va constituer le défi du millénaire en terme d'exploitation et usages multivalents. Pour ce faire, il y a nécessité de démocratiser la liberté des peuples du monde et, surtout, d'isoler et anéantir a jamais les germes de la dictature aimant marchander a son profit les richesses de n'importe quel pays !

LA PIRE TORTURE POUR UN DICTATEUR C'EST DE NE PLUS ETRE ADULE OU QU'IL N'EST PAS EN ODEUR DE SAINTETE

Alors, pour se décompenser, il fait le trouble-fête. En d'autres termes, qu'il n'a plus en main ses ressources mystificatrices et, donc, se sent esseulé voire dénudé. Dans notre article, paru au Quotidien d'Oran du 13 janvier 2011, intitulé « l'année des sosies » nous avons mis en exergue quelques similitudes entre les dictateurs Tunisiens et Egyptien. Elles sont édifiantes et prémonitoires à plus d'un titre.

Cette fois-ci, il s'agit de deux autres sosies : le premier, c'est celui de la .Libye. Le second est le Yémen. En ce qui concerne le guide libyen, désormais la tête dans les nuages et les pieds dans un bourbier de chair et de sang de son peuple, il vient de signer et persiste dans son refus à tout compromis ne tenant pas en compte ses exigences.

C'est comme il se prend encore pour le grand manitou de l'Afrique des leurres. Chaque jour, des pays reconnaissent officiellement les autorités de la révolution. La Tunisie officieusement. Malheur aux vaincus et retardataires !

D'autres dirigeants allant jusqu'au bout de leur entêtement, afin de dissiper leurs anciennes combines et mauvaises actions devant l'Histoire, ont été humiliés avant de mourir. Il n'est pas exclu que le monde arabo-musulman va encore une fois subir, notamment les nouvelles générations ainsi meurtries dans l'âme, durant cette saison estivale, les caprices et la fin tragique de ses trouble-fêtes devenus fous.

A l'image, également, du président yéménite n'acceptant pas de reconnaître qu'il est abandonné par l'Arabie Saoudite, socle de sa puissance gouvernementale, le soutenant longtemps dans sa soi-disant lutte contre El Kaida confondue, a ses yeux, a ses opposants politiques. Le pot aux roses est désormais découvert, il ira, lui aussi, jusqu'au bout d'une corde.

Ce qu'il y a lieu d'ajouter, c'est tant que les dictatures arabes n'osent pas se transformer en gens démocrates sachant prendre et abandonner au moment voulu le pouvoir (c'est possible tant qu'il est encore temps pour ceux non atteints par l'incurable), ces fins atroces vont encore se succéder. Au grand malheur des peuples arabes qui, comme une malédiction, enfantent la démocratie dans la pire des souffrances intergénérationnelles. L'essentiel, c'est qu'ils arrivent à l'instaurer. L'Histoire serait toujours devant eux pour les juger !!!