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L'appel des habitants de «Ayoune Essaad»

par A. Mallem

« Le problème du manque d'assiettes foncières étouffe notre village et nous avec», ont déclaré hier à la radio régionale les habitants du village Ayoune Essaad dans la commune de Didouche Mourad.

 Les habitants de cette localité sont montés au créneau pour soulever encore la question du foncier agricole qui les taraude depuis longtemps et constitue, selon leurs explications, «un obstacle insurmontable empêchant le développement rural et d'une façon singulière celui de l'habitat de même type. Ce qui fait que de nombreuses familles rurales souffrent d'une crise aiguë de l'habitat. Les demeures qui abritent, chacune, sous leur toit cinq familles entières sont nombreuses dans notre village», se plaignent les fellahs qui ne peuvent pas prétendre à l'élargissement de leurs habitations, et partant de leurs familles à cause de ce manque lancinant d'assiettes foncières relevant du domaine public. «Toutes les terres sont à vocation agricole et appartiennent au ministère de l'Agriculture», affirme un groupe de gens du village. «Ajoutez à cela l'absence de tout équipement collectif pour la population, par exemple un centre culturel pour nos enfants, et vous pouvez constater que nous sommes vraiment dépourvus des conditions minimales de la vie collective», soutiennent ces habitants. Un autre ajoute que leur agglomération n'a de village que le nom car dépourvue de trottoirs, d'éclairage public, etc. «Ayoune Essaad s'agrandit et a grand besoin d'un projet de développement intégré alors que notre village est dépourvu de trottoir, d'éclairage public et du reste. Nous avons posé le problème du foncier à toutes les autorités et au ministre de l'Agriculture en personne en 2010», nous disent nos interlocuteurs. «On nous a répondu que cette question se pose au niveau de tout le territoire national et il faut qu'elle passe par le Parlement, etc.» déclare le responsable de l'association El-Moustakbal du village, qui a assuré à son tour avoir saisi la mairie et la daïra à plusieurs reprises.

Interrogé hier, le président de l'Assemblée populaire communale de Didouche Mourad, M. Boucheham, a tout d'abord reconnu la légitimité des revendications avancées par les villageois. Il a expliqué ensuite que le problème n'est pas aussi facile qu'on peut le supposer car les terres sur lesquelles est bâti ce village appartiennent à une exploitation agricole. Toutefois, il a signalé que ce problème particulier a été posé au niveau du bureau d'étude de la wilaya chargé de l?élaboration du plan de développement urbain du grand constantinois. A ce sujet, a déclaré M. Boucheham, «nous avons suggéré la recherche d'une formule adéquate pour élargir l'espace habitable de ce village à l'instar de ce qui a été fait pour la mechta de Béni-Mestina».

Le maire de Didouche Mourad a rappelé ensuite que le problème se pose effectivement au niveau de tout le territoire national et les autorités locales sont dans l'attente des décisions des autorités centrales. «En attendant, les autorités de la wilaya s'emploient à trouver des alternatives pour prendre en charge les préoccupations des populations rurales quant au problème du logement», a terminé le maire.