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Hier Massada, aujourd’hui Ghaza. Et demain ?

par Ali Brahimi

Les drames génocidaires opérés au berceau des prophéties monothéistes d’Abraham et de ses enfants se succèdent et ne se ressemblent pas. En revanche, ils ont tous un point commun: vanité et horreur.

L’Histoire rapporte qu’en l’an 73 ap. J.-C., près de 1000 adultes et enfants juifs zélotes - de zélateurs - assiégés et exténués après une année de blocus, se sont résolus de se suicider collectivement afin qu’ils évitent les humiliations des troupes romaines. Depuis, les vestiges de Massada - forteresse -, ils sont devenus pour les Israéliens du monde entier un lieu de pèlerinage et de... méditations.

Aujourd’hui, à Ghaza - une appellation bien singulière -, un autre genre de « suicide » est programmé par les « zélateurs » d’un autre acabit qu’ils soient des Israéliens opérants sur le terrain, ou autres obnubilés par différents intérêts sournois, et qui va bientôt atteindre le chiffre fatidique de 1000 victimes voire, à Dieu ne plaise, le dépasser, et ce, sans compter le nombre de blessés à vie.

En faisant, malgré que les situations et les motifs sont dissemblables, un parallèle dans le temps, mais toujours dans le même espace, nous allons certainement effaroucher les sectateurs actuels de l’horreur étalée dans la bande de Ghaza devenue à l’affiche de tous les médias. Pourtant, et dans ce sens, nous tenons simplement à démontrer par analogie distendue que l’arrogance, soubassement aux vanités humaines, est éphémère et vaine devant le fleuve tumultueux et les leçons de l’Histoire: la preuve, justement, par le sacrifice de Massada. Et tant d’autres exemples similaires jalonnant le parcours de l’humanité en général et les peuples de la région du messianisme en particulier.

 Malgré tout, l’espoir est toujours permis et qu’il serait aléatoire de préjuger sur l’avenir du conflit actuel entre les fils d’Abraham, car les contrecoups du cours du temps sont tellement imprévisibles voire profondément surprenants !

 

LE MAL EST BIEN PROFOND, QUE LE REMÈDE
SEMBLERAIT INEFFICACE POUR LE MOMENT

 

«Vous vous conduisez comme des voleurs de terres et vous tournez le dos aux règles de la morale juive. Honte à vous ! Honte à Israël ! Vous creusez votre tombe sans vous rendre compte. ». Extrait du contenu de la lettre adressée par M. André Nouschi, professeur d’université, à l’ambassadeur d’Israël en France et publiée par le Quotidien El Watan du 11/01/2009. Un cri de coeur ? Certainement. Mais ce peut-être aussi celui du désespoir devant tant de gâchis et d’occasions ratées par les enfants d’Israël et d’Ismaël.

En voici un autre extrait d’une « profession de foi », allant dans le sens contraire que ci-dessus, émise par M. Arnon Soffer, professeur de géographie à l’Université de Haïfa. « Ainsi, si nous voulons rester en vie, nous avons à tuer et tuer et tuer : tous les jours, tous les jours... Si nous cessons de tuer, nous cesserons d’exister... La séparation unilatérale ne garantit pas la « paix » - elle garantit un Etat sioniste-juif avec une majorité écrasante de juifs ». Propos rapportés en introduction de l’article : Israël, Etat génocidaire par M. Mourad Benachenhou, paru au Quotidien d’Oran du 11 janvier 2009.

Pourtant, il existe d’autres opportunités et de gens de sagesse non pollués par les manoeuvres intrigantes internes et externes à la région aux multiples enjeux existentiels et géostratégiques conjugués aux méfiances bornées et potentiellement arrogantes de part et d’autre. La mort programmée de M. Yitzhak Rabin et de M. Yasser Arafat, en tant que messagers de l’espoir, a accentué le mal qui ronge les coeurs et les esprits de tant de gens aspirant, pourtant, à se rapprocher dans la paix, la concorde, la compréhension mutuelle durable, et non polarisés sur les bravades ridicules, mais mortifiantes, la haine et le désespoir menant aux extrémismes et, donc, à de la rancoeur de part et d’autre !

 

POURTANT L’ESPOIR EST BIEN TÊTU POUR
LES OPTIMISTES DE PART ET D’AUTRE ET D’AILLEURS

 

La terre de toutes les promesses prophétiques et vivacités culturelles est devenue, à cause de l’insolence et des entêtements au siècle de toutes les lumières et rapprochements humanistes, celle des détresses et des incompréhensions, voire des soi-disant croisades abrutissantes et autres égoïsmes destructeurs. Le plus repoussant dans tout ça, c’est que de nouveaux sectaires d’où on ne sait comment ils sont parvenus à occuper des positions clés et pris, ainsi, le dessus sur la sagesse et la compréhension. Ces dernières sont momentanément à la merci des impérities d’énergumènes d’hier et d’aujourd’hui. Momentanément ! En effet, lors de la Deuxième Guerre mondiale, le général US Marc Arthur sermonnait un autre général aux états d’âme opérant dans le Pacifique en lui disant : « on ne pourrait faire une omelette sans casser les oeufs ». Tout un cynisme qui se trouve désormais aux oubliettes de l’Histoire !

Lors de la réunion de l’OTAN, en Italie, le président sortant des USA avait dit au chef du gouvernement britannique à propos de l’invasion du Sud Liban, en 2006, par l’armée israélienne : « Qu’elle mette fin à ce... » En des termes grossiers du niveau de l’enfantillage voire de l’infantilisme. Le tout transmis en direct par la télévision berlusconienne ! Cette ultime « buscherie » pourrait bien être une dernière salve à son « honneur ». Mais aussi un nouveau conditionnement pour son successeur. La fin de cette escapade israélienne pourrait bien s’arrêter la veille de son investiture. Tout un baptême de feu pour le nouveau président des USA et une salve d’adieu pour l’actuel Premier ministre israélien.

Enfin, espérons que l’année 2009 serait porteuse, ici comme ailleurs, non pas seulement des prémices d’un nouvel ordre mondial de paix et de concorde internationale dans tous les domaines, mais surtout le renforcement d’un nouvel état d’esprit de gouvernance du conflit arabo-israélien entre autres et ce, tout en bannissant l’esquive, le mensonge et l’arrogance.

Partout ! Malgré tout, l’espoir est toujours permis. Il suffit d’y croire aujourd’hui comme pour demain et plus qu’avant. Tout simplement !