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TLEMCEN: Un nouvel an pas comme les autres

par Khaled Boumediene

L'année 2023 s'en va. A Tlemcen, rares ont été les familles qui ont fêté ce nouvel an. Réunis autour de la télévision ou zappant sur le Smartphone pour l'envoi de sms des vœux, la majorité a suivi les évènements tragiques et les épreuves douloureuses traversées par le peuple palestinien, qui au lieu du feu d'artifice traditionnel, s'est vu déverser sur son territoire déjà dévasté des centaines de bombes ne laissant aucune chance de survie aux enfants, malades et personnes âgées. Tlemcen à l'instar de toutes les régions de l'Algérie n'oubliera jamais l'agression israélienne contre le ce peuple héroïque de Palestine qui continue, en cette nouvelle année 2024 à subir sur sa terre sainte, les bombardements et assauts de l'armée sioniste sans relâche.

«Comment peut-on célébrer le nouvel an alors que nos frères palestiniens meurent tous les jours sous les bombardements israéliens. Il faut voir aussi les souffrances des dizaines de milliers de déplacés ayant fui les conséquences catastrophiques de la guerre de Gaza. Ils manquent de tout et ne sont pas épargnés par les roquettes et missiles israéliens ! Ces graves violations des droits de l'homme et ces crimes de guerre seront punis! Nous fêtons ce nouvel an sans sourire !», se désole avec tristesse un père de famille de Kiffane. Mais, une solidarité s'est construite et de belles initiatives émergent dans la capitale des Zianides.

En effet, depuis le début des bombardements sionistes, certains automobilistes dessinent le drapeau de la Palestine sur le pare-brise arrière de leur voiture, pour exprimer leur soutien aux habitants de Ghaza et de Cisjordanie.

Les jeunes caricaturent régulièrement le drapeau palestinien sur leurs mains, le griffonnent sur leurs livres ou arborent des pins représentant l'emblème palestinien.

Dans les cafés, marchés, souks, restaurants et établissements publics de Tlemcen, les événements en Palestine alimentent les discussions interminables.

Les drapeaux de la Palestine sont affichés dans les vitrines des principales artères et sont exposés sur les balcons des immeubles et des habitations de la ville et ses quartiers périphériques, en guise de solidarité avec le peuple palestinien.

Par ailleurs, pour les artistes, poètes et peintres de Tlemcen, l'heure est à la solidarité et à l'appui à la cause palestinienne. Ils dénoncent directement par leur art les violentes frappes menées par l'armée israélienne contre les Palestiniens et s'attèlent à capturer la souffrance du peuple palestinien et exposent à longueur de journées leurs œuvres et récitent leurs poèmes au sein des établissements culturels et à même la rue.

Beaucoup d'entre eux peignent des sites historiques et des garçons et filles portent le keffieh palestinien. Selon un professeur d'anthropologie, le mot « keffieh », vient du nom de la ville de Koufa (à 170 km de Bagdad), qui était un haut-lieu de savoir. L'origine des motifs apparents sur cette écharpe vient de l'art de la calligraphie arabe du style kouffien, un style créé dans cette même ville.

En ce nouvel an amer, les Tlemcéniens ont un vœu: « que cesse cette barbarie, cette souffrance, cette désolation et cette douleur des Palestiniens qui luttent pour leur terre et pour leur dignité ! ».