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La mendicité en Algérie: Quelques pistes de réflexion pour tenter d'en démêler l'écheveau !

par Cherif Ali

En règle générale, nos villes, nos rues et nos marchés sont sales. Et surtout envahis de cohortes de mendiants !

Ce fléau de la mendicité a dépassé tout entendement et ses ramifications semblent sans limites.

Car, c'est bien d'une profession ignoble dont il s'agit, même si, bien sûr, il ne faut pas oublier qu'il y a encore des nécessiteux qui s'abstiennent souvent de tendre la main et, s'ils s'y résignent, c'est en désespoir de cause, et pour le moins, provisoirement pour la plupart.

Cette organisation de la mendicité, outre ses moyens matériels, obéit à une structuration rodée et hiérarchisée avec des leaders, des kapos et des besogneux avec à la clef, des recettes à faire pâlir les capitaines d'industrie les plus entreprenants : de 8.000 à 10.000 dinars par jour et par mendiant.

Organisés en bande, transportés et ventilés par des réseaux maffieux, ils agissent comme des employés modèles, structurés et soumis à des obligations professionnelles et même à une obligation de résultat ou de quota à atteindre.

Dans ce ramassis, on ne peut, par exemple, ne pas remarquer à Alger et ailleurs, la présence de jeunes femmes avec des nourrissons marmonnant quelques litanies pour faire pitié.

Cet étrange attelage «mère-bébé», à croire qu'il a été cloné pour la circonstance, s'essaime sur les voies de circulation. En fait, il n'est pas difficile d'observer que l'enfant porté n'est pas celui de la mendiante, dès lors qu'elle ne manifeste aucune affection particulière à son égard !

Concernant la mendicité des mineurs ou l'exploitation d'enfants et même si on est loin, très loin même du Maroc où la mendicité infantile, qui, bien que coutume ancestrale, est extrêmement gênante notamment pour le touriste qui se voit sollicité à chaque pas. Il y a urgence absolue à intervenir devant ce péril auquel il faut opposer une tolérance zéro, pour sauvegarder ces enfants de la rue, qui sont déjà stigmatisés par une image de déchéance, la leur et celle de leur exploiteur, avant d'avoir un peu de prise sur leur propre vie.

Un chantier sur mesure pour Brahim Merad, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire en particulier, d'autant plus que l'ordonnance nº 69-51 du 17 juin 1969 portant l'interdiction de la mendicité et du vagabondage stipule :

- dans son article 1er « la mendicité et le vagabondage sont interdits sous quelque forme que ce soit, sur toute l'étendue du territoire »,

- et dans son article 2 que « toute infraction est passible d'emprisonnement de 2 mois à 2 ans et en cas de récidive, la peine pourra être portée à 5 ans ».

De plus, même si la loi algérienne criminalise la mendicité, le législateur ne doit pas être en reste concernant l'ampleur du phénomène et doit plancher rapidement sur « l'exploitation de la mendicité et son organisation en réseaux » et combler ainsi le vide juridique en la matière.

Si l'on ne met pas le curseur sur la mendicité, notamment celle prise comme métier, avec ses raquetteurs et ses besogneux, pourra-t-on parler, décemment, de politique nouvelle de la ville, d'investissement touristique ou globalement de développement ou d'amélioration du cadre de vie en Algérie ?

A ces mendiants locaux, s'ajoutent, également, des migrants étrangers qui s'adonnent «à la manche», dans les tramways, métro, cafés et tous les espaces publics !

Cela en devient agaçant !!!

Notre pays, «l'appel d'air» aidant, est de nouveau assailli par des grappes d'Africains, majoritairement Nigériens qui ont élu domicile dans les rues.

A croire que le mouvement migratoire, même s'il a connu des reflux ces dernières années à l'occasion d'opérations de retour enclenchées conjointement par l'Algérie et le Niger, reste malgré tout en croissance continue et s'installe dans la durée dans le pays !

Les Algériens, de manière générale, ont éprouvé beaucoup de compassion envers ces étrangers qu'ils aident au mieux, non sans s'interroger, disons-le, sur l'étrange facilité avec laquelle ils ont atterri dans la capitale et les principales concentrations urbaines du pays.

La multiplication des dispositifs de contrôle n'a pas, à l'évidence, réussi à juguler leur flux.

Certains croient savoir que les migrants en provenance du Niger ne sont pas des réfugiés de guerre ou des sinistrés de la sécheresse mais plutôt des mendiants professionnels qui se livrent à cette activité depuis toujours dans leur pays, à partir de la ville d'Arlit.

L'Algérie est, à l'évidence, leur nouveau terrain de chasse depuis qu'ils ont appris de la part de certains d'entre eux, revenus «fortune faite» au pays, que les Algériens sont généreux.

C'est pourquoi ils viennent en masse avec femmes et enfants !

Pourtant, rien de la situation au Niger, actuellement, ne justifie ce déferlement de migrants sur l'Algérie !

A exiger plus de fermeté aux frontières et demander, à minima, l'expulsion de tous ces Africains en situation irrégulière, il va se trouver quelques « humanistes » pour dire qu'il ne faut surtout pas le faire !

L'opération prend à l'évidence l'aspect du « tonneau des Danaïdes » !

Selon Kacimi Hassen, expert des flux migratoires et des menaces dans le Sahel, « Ces femmes et ces enfants viennent du sud du Niger et ils sont de l'ethnie Haoussas, ils n'ont pas de patrie. Ils sont environ 50 millions, répartis dans le Sahel et dans les pays de la CEDEAO. Ils sont connus pour pratiquer, comme seule profession, la mendicité et ils refusent toute autre activité ».

Et à l'expert d'ajouter : « L'espace de libre circulation des personnes de la CEDEAO a été transformé, à dessein, en corridor migratoire, à destination de l'Algérie. Ce projet subversif dénommé -Plan KLERING-, financé par l'ONG sioniste George Sorros, a pour ambition de transférer vers l'Algérie, toute la population Haoussa, soit environ 50 millions de personnes ».

Et, enfin, d'alerter : « L'Algérie est victime d'un complot migratoire qui a été bien décodé et qui cache la volonté de transformer la composante sociale et ethnique en Algérie, pour installer durablement, dans notre pays, l'ethnie Haoussa.

Une telle évolution de cette migration atypique, en Algérie, pleine de périls, nécessite une intervention urgente des pouvoirs publics ».

D'autres migrants clandestins, originaires d'autres pays d'Afrique, et pas que, continuent à séjourner dans le pays.

Ils travaillent au noir, dans les chantiers de l'habitat et constituent une force non négligeable dont profitent, essentiellement, les entrepreneurs privés, sans scrupules.

Ils se sont retrouvés en Algérie avec l'espoir de décrocher «un contrat de travail» : le gouvernement pourrait-il faire l'effort de «régulariser» les plus qualifiés d'entre ceux qui exprimeraient le souhait de rester en Algérie pour y travailler ?

Cela passerait par la révision des textes réglementaires concernant le séjour, la circulation et l'emploi des étrangers.

L'initiative devrait émaner du département de Brahim Merad.

Le gouvernement, pour le moment, continue de tolérer cette migration clandestine, entrecoupée d'opérations ponctuelles, d'arrestations et de reconduites aux frontières, signe manifeste qu'il n'est pas disposé à la régulariser.

Il serait, croit-on savoir, pour « un règlement global » de l'émigration clandestine à travers, notamment, le développement des économies subsahariennes et le renforcement de la stabilité interne des pays concernés.

Stabilité repoussée aux calendes grecques tant au Mali avec les événements que l'on sait, que dans la région du Sahel dont les richesses sont exploitées par ceux qui, paradoxalement, justifient leur présence en ces lieux par leur volonté d'y apporter la paix !