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Pouvoirs spéciaux

par El-Houari Dilmi

Missionné par le président de la République et doté de pouvoirs spéciaux, le médiateur de la République reprend son bâton de pèlerin pour sillonner le pays à la recherche de solutions urgentes, presque instantanées, aux projets d'investissement bloqués.

Brahim Merad est aux quatre coins du pays pour aider à sauter les verrous et couper toutes les têtes de l'hydre bureaucratique. Instance de médiation non juridictionnelle créée en 1996 et supprimée trois ans plus tard, l'institution, dirigée par l'ancien chargé de mission à la présidence de la République, chargé des zones d'ombre, s'impose comme une œuvre de salut national, tant la machine économique a besoin d'être relancée au plus tôt, dans un contexte de crises économique et sanitaire à l'échelle planétaire.

Même si le constat évident a été établi depuis longtemps, le cancer métastasé de la bureaucratie, porte ouverte sur la corruption, a retardé, voire anéanti, de nombreux grands projets d'investissement qui auraient pu non seulement générer de la valeur ajoutée, mais aussi aider à la création de milliers d'emplois. Le chef de l'Etat a fait état de l'existence d'un bureau spécial auprès du médiateur de la République, traitant de manière directe avec le président de la République, qui reçoit les doléances des investisseurs lésés.

Signes d'une grave dégradation qu'il convient de contrer, pour le président Tebboune, «les pressions faites aux investisseurs doivent absolument cesser et sans délai ». Chargé de lever tout ce qui entrave le bon déroulement de l'acte d'investir et recenser les projets en suspens et leurs principales entraves, Brahim Merad, en homme rompu aux rouages administratifs, est chargé d'évacuer les écueils bureaucratiques et lever les lenteurs et contraintes d'ordre administratif ou autre, hérités de la période précédente.

Mission des plus ardues, le défi, pour Brahim Merad, est d'en finir avec les immenses dégâts causés par une économie administrée et la corruption qui a, pendant longtemps, gangrené tout l'appareil de l'Etat et fait perdre au pays du temps et de l'argent dans des proportions non encore mesurables. Il est bon de savoir que l'intervention directe du médiateur de la République a permis, en quelques semaines seulement, de régulariser la situation de 100 unités productives à travers le pays pour leur permettre d'entrer en phase de production. Et c'est déjà une bonne chose pour un début, la preuve que le pays a plus besoin d'hommes que d'argent, encore moins de paroles en l'air...