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Signal vert à l'Est ?

par Abdelkrim Zerzouri

L'avènement d'une réouverture «imminente» des frontières terrestres algéro-tunisiennes est sur toutes les lèvres depuis un mois mais rien de concret sur le terrain, jusque-là. Pis, alors qu'on disait que le dossier est sérieusement pris en main par les plus hautes autorités des deux pays, l'ardeur qui accompagnait les déclarations de députés et autres sources rapportées par des médias algériens et tunisiens, relatives à cette réouverture des frontières, a été refroidie par les mesures sanitaires mises en place, le 27 octobre dernier, à l'entrée sur le territoire tunisien. Des mesures qui imposent à tout voyageur de plus de 12 ans se rendant en Tunisie de présenter un test PCR négatif à la Covid-19, portant un QR code, réalisé moins de 72 heures avant le premier embarquement, en sus de tests antigéniques aléatoires à l'arrivée, alors que les voyageurs non vaccinés ou présentant un schéma vaccinal incomplet ou n'ayant reçu qu'une seule dose de vaccin (pour les vaccins à deux injections) doivent se soumettre à un confinement obligatoire de 7 jours à partir de leur arrivée en Tunisie, à leurs frais, dans l'un des centres de confinement définis par les autorités tunisiennes.

Autant dire, tout simplement, que tout déplacement vers la Tunisie est devenu presque impossible pour les touristes algériens, si tant les efforts déployés pour la réouverture des frontières visaient une relance du secteur touristique après la pandémie. La Tunisie reste la destination préférée des touristes algériens avec plus de deux millions de voyageurs qui traversent les frontières chaque année. C'était avant l'apparition du coronavirus, qui a conduit à la fermeture des frontières le 20 mars 2020. La situation a, certes, évolué avec la reprise progressive des liaisons aériennes le 1er juin dernier, arrivant actuellement à six vols hebdomadaires reliant les deux capitales algérienne et tunisienne, trois assurés par Tunisair et trois autres par Air Algérie, mais cela ne répond pas aux aspirations des professionnels du tourisme, qui comptent énormément sur la réouverture des frontières terrestres pour oxygéner un secteur au bord de l'asphyxie, en Tunisie notamment, où les principales rentrées en devises du pays proviennent du tourisme.

Pour cette raison, particulièrement, on tient mordicus des deux côtés de la frontière, malgré toutes les difficultés, à lever les barrières et remettre à flot la circulation des véhicules à travers les postes de contrôle. Y arrivera-t-on bientôt, avant la célébration du nouvel an, période durant laquelle des milliers d'Algériens se rendent en Tunisie ? La rencontre par visioconférence qui a regroupé mardi 16 novembre le ministre tunisien du Tourisme et de l'Artisanat, le président de la Fédération algérienne des associations des agences de tourisme et de voyages (FNAT) et le président du Syndicat algérien des agences de tourisme (SNAT), laisse croire qu'on est aux dernières retouches du protocole sanitaire à mettre en place en vue d'une réouverture des frontières terrestres entre les deux pays. Le ministre tunisien a même évoqué dans ce contexte la modernisation des différents passages frontaliers pour faciliter les procédures d'entrée des touristes algériens et la mise en place de toutes les mesures préventives et logistiques pour garantir l'accueil des touristes algériens dans les meilleures conditions. Mais aucune date n'est avancée pour la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays.