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Le président de la Société algérienne d'infectiologie: «Les mesures de confinement ne sont pas assez strictes»

par El-Houari Dilmi

«Cinq (05) millions de doses de vaccin anti-Covid seront acquis chaque mois, en vertu d'un accord que nous avons passé avec notre partenaire chinois», a indiqué, hier lundi, le directeur général de l'Institut Pasteur d'Alger (IPA), le Dr Fawzi Derrar. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, le DG de l'IPA a affirmé que «tous les vaccins acquis par l'Algérie sont efficaces pour la prévention contre le Covid-19», a-t-il affirmé, ajoutant que «80% de la population doit être vaccinée pour circonscrire le virus tueur». «Le seul moyen de prévention reste la vaccination massive», a-t-il martelé, précisant que le variant «Delta» est à l'origine de 71% des cas de contaminations et «pourrait atteindre les 91% dans les tout prochains jours».

Se disant «satisfait» de la cadence de vaccination qui «avance à un rythme encourageant», le DG de l'IPA a souligné «la prise de conscience chez le grand public qui a vaincu sa peur de se faire vacciner», précisant que «tous les vaccins acquis par l'Algérie sont efficaces à un taux allant de 60 à 70% contre le coronavirus et 100% de protection contre les formes graves», a-t-il assuré. « L'Institut Pasteur d'Alger va acquérir prochainement 17 millions de doses de vaccin chinois Sinovac à raison de 5 millions de doses par mois», révélant que l'Algérie a acquis à ce jour huit millions de doses de vaccin anti-Covid dont 2,5 millions seulement ont été utilisés. «Nous nous limitons, pour le moment, à vacciner les sujets âgés de 18 ans et plus », a encore indiqué le Dr Fawzi Derrar.

«La situation est grave»

«La situation est déjà grave et, avec le variant Delta, elle ne peut que s'aggraver davantage», a alerté, de son côté, le Dr Mohamed Yousfi, président de la Société algérienne d'infectiologie. S'exprimant sur les ondes de Chaîne 3 de la Radio nationale, le Dr Yousfi a appelé «à la conscience et à la responsabilité collectives pour aider les professionnels de la santé à faire face à cette 3e vague», a-t-il souligné. Pour le Dr Mohamed Yousfi, les nouvelles mesures de confinement «ne sont pas assez strictes : en tant que spécialistes, nous aurions aimé que la plage horaire du confinement soit élargie et que les activités et commerces non essentiels soient inclus», a-t-il expliqué, ajoutant qu'«il faut au moins 3 semaines de confinement pour casser le rythme de contamination».

Le président de la Société algérienne d'infectiologie a également regretté que «les appels répétés des professionnels de santé à l'adhésion de la population au respect des gestes barrières n'aient pas été entendus». « Tout le fardeau de la pandémie est pris par le secteur public», a martelé l'invité de la Radio, estimant que « le secteur privé, la médecine universitaire, scolaire, du travail ou militaire doivent venir en aide au secteur public», a-t-il affirmé, appelant les hautes autorités de l'Etat à mettre en place un cadre réglementaire qui oblige tous les acteurs à s'impliquer dans la lutte contre cette pandémie. «L'hôpital de Boufarik est le plus touché en Algérie avec plus de 4.200 patients hospitalisés depuis plus d'une année», a révélé le Dr Yousfi. « Avec le Delta, il faut vacciner 90% de la population», a-t-il insisté, plaidant pour une accélération du rythme de la vaccination. «Le variant Delta touche toutes les tranches d'âge, c'est pour cela que les stratégies vaccinales changent à travers le monde pour inclure les enfants à partir de 12 ans», a-t-il conclu.