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Union africaine: Tebboune appelle le Maroc et la RASD à un dialogue sérieux

par Houari Barti

L'Algérie a réitéré, hier, par la voix du Président Tebboune, son appel au dialogue à l'adresse du Royaume du Maroc et de la République Arabe Sahraouie (RASD), invitant les deux parties à s'engager dans des pourparlers «directs et sérieux», sous l'égide de l'Union africaine (UA) et de l'ONU.

Pour Le Présient Tebboune, ce conflit ne saurait être réglé sans un processus politique qui se réfère aux principes fondateurs de l'Organisation continentale.

«L'occasion nous est donnée aujourd'hui d'examiner la situation grave au Sahara Occidental avec l'espoir de voir nos délibérations aboutir à des mesures concrètes et efficaces pour cristalliser une solution durable à ce conflit, qui n'a que trop duré mais qui ne saurait avoir de délais de prescription», a ainsi indique Abdelmadjid Tebboune dans son allocution prononcée à l'occasion de la réunion, par visioconférence, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. « Notre réunion, a-t- il affirmé, intervient, comme c'est déjà expliqué, dans l'objectif de réunir les conditions d'un nouveau cessez-le-feu entre la RASD et le Royaume du Maroc, et d'œuvrer à la réalisation d'une solution juste et permanente à même de garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination » et « clore définitivement les dossiers de décolonisation en Afrique,» a-t-il soutenu. Et d'ajouter : «l'Afrique qui a vaincu l'occupation européenne par sa lutte politique et armée parfois et qui est venue à bout de l'Apartheid, se doit aujourd'hui d'en finir avec le dernier foyer colonial dans notre continent». Selon le Président de la république, «l'échec du cessez-le-feu suite à la violation d'un accord en vigueur depuis 1991 et l'escalade dangereuse que connaît le conflit au Sahara occidental n'est que la résultante de décennies de politique de blocage et de ralentissement systématiques des Plans de règlement, de contournement du processus de négociations et de tentatives récurrentes d'imposer le fait accompli dans le territoire d'un Etat membre fondateur de l'UA». Le Chef de l'Etat a cité entre autres « l'exploitation illégale des richesses, les démarches visant le changement de la composition démographique des territoires occupés, les violations systématiques menées à l'encontre de citoyennes et de citoyens sahraouis sans défense, outre les tentatives illégales pour modifier le statut du Sahara occidental». C'est pour cette raison, a-t-il ajouté, «nous invitons notre honorable Organisation à joindre sa voix à la nôtre pour demander au Secrétaire général de l'ONU de désigner immédiatement son représentant au Sahara occidental, de même que nous invitons l'ONU à donner, avec l'appui de l'UA, à la mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), des ordres pour faire face aux violations des droits de l'homme au Sahara occidental». Pour le Président Tebboune, «l'absence de prise en charge de la tragédie du peuple sahraoui qui en a assez des atermoiements de l'ONU dans l'organisation d'un référendum, convenu depuis 30 ans, mais aussi le blocage sans précédent du processus politique ont extrêmement exacerbé la situation». Face à ces développements dangereux, a-t-il estimé, « notre organisation continentale qui avait eu un rôle historique dans l'élaboration et l'adoption du plan de règlement onusien ne peut rester silencieuse ou mise à l'écart. Il est inconcevable d'entendre, après le déclenchement d'une guerre entre deux Etats membres de notre Organisation, des voix, çà et là, tentant d'avancer des (arguments) fallacieux pour la justifier». «S'agissant de la non soumission de ce dossier à l'UA sous prétexte que la question est inscrite à l'agenda de l'ONU», M. Tebboune a rappelé que «toutes les questions africaines abordées par notre Organisation sont inscrites, en même temps, auprès de l'ONU, en tête desquelles la question libyenne».

«Toutes les questions de paix et de sécurité en Afrique, sans exception aucune, sont inscrites à l'agenda de l'ONU, ce qui n'a pas empêché notre organisation d'y apporter de précieuses contributions hautement saluées par tous pour le règlement de ces questions», a-t-il, par ailleurs souligné.