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MC Alger: Lorsque les joueurs font la loi !

par M. Zeggai

La cuisante défaite concédée samedi face à la JSK a torpillé la bâtisse du MCA. En plus clair, les joueurs du Mouloudia d'Alger exigent le départ de leur coach Abdelkader Amrani et réclament le retour de Nabil Neghiz. C'est dire que le ressort est cassé entre les joueurs qui ne veulent plus, selon notre source, poursuivre le travail avec l'entraîneur actuel. Pire encore, nous avons appris que certains joueurs ont même scandé le nom de Nabil Neghiz sans aucun respect au technicien en poste. Qui est derrière cette manœuvre et dans quel intérêt ? Ce comportement indigne de joueurs prétendus professionnels laisse la voie libre aux doutes pour expliquer ce revers contre la JSK. Il est inadmissible que des joueurs, qui ne gagnent leurs matches que dans la presse et devant les caméras des chaînes privées, puissent décider du sort de leur entraîneur. «On ne gagne pas un match avant de l'avoir joué, mais on peut le perdre», a-t-on coutume de dire.

Par cette action, les joueurs veulent justifier leur échec. Car, à notre avis, et objectivité oblige, ce n'est pas Amrani qui était à l'origine de l'expulsion de Hachoud à un moment crucial du match. Ce n'est pas encore lui qui a contribué au recrutement des joueurs. Une réunion d'urgence devait se tenir hier pour débattre la situation et sceller le sort de l'entraîneur Abdelkader Amrani. Toutes les hypothèses mènent, sauf imprévu, vers la fin de mission de ce coach pour céder au chantage des joueurs. Comment peut-on oser demander le départ de l'entraîneur à quelques jours d'un match important en Ligue des champions ? Si aujourd'hui on critique la manière de jeu de l'équipe, sur quelle base s'est-on appuyé pour recruter Abdelkader Amrani, sachant qu'il avait déjà échoué avec le CSC ? Le problème du MCA est plus profond, et ces changements de discours et de responsables ne sont là que pour tromper l'opinion publique.

Le président du MCA, Abdenacer Almas, a bien vanté les «compétences» de l'entraîneur Nabil Neghiz avant de se retourner contre lui. Certains exploitent la moindre occasion pour annoncer le retour d'Omar Ghrib. D'autres étrangers au club contribuent directement au recrutement de joueurs et des entraîneurs. Nous l'avons déjà dit, le MCA a besoin d'une nouvelle mentalité de gestion reposant exclusivement sur la compétence. Le football est devenu aujourd'hui une véritable économie qui exige des mécanismes pour assurer l'avenir. A présent, certaines décisions émanant de la Sonatrach, actionnaire majoritaire de la SSPA, ne répondent à aucune logique. L'administration est défaillante, ainsi que l'instabilité au sein du staff technique, et il faut ajouter les limites techniques des joueurs. C'est là où réside le mal du Mouloudia. Qui a recruté qui ? Qui a maintenu certains cadres de l'équipe ? Qui a sollicité la FAF pour un mercato exceptionnel sans en profiter ?

Aujourd'hui, le MCA, qui représente tout un symbole, paye cash sa popularité. Un gâchis pour un club sacré champion d'Afrique. C'est un malheureux sort pour le Mouloudia qui a eu l'honneur de représenter l'Afrique dans un tournoi à Madrid avec le Real, l'Iran et une équipe d'Argentine. Ce qui était une fierté pour le public algérien est devenu un club quelconque, où des joueurs, qui n'ont jamais rien gagné, décident du sort des entraîneurs et autres dirigeants. Des dizaines de milliards injectés et investis sur des joueurs qui ne répondent même pas aux exigences de la performance. Ainsi donc, après que les joueurs de l'ASO Chlef aient poussé indirectement Leknaoui Nadir vers la démission, c'est au tour des joueurs du MCA d'en faire de même. Bizarre, n'est-ce pas ?