Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le DG de l'Institut des Etudes stratégiques globales: Entité sioniste et Makhzen, même stratégie

par El-Houari Dilmi

Alors que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a appelé, samedi, le peuple algérien à une «véritable solidarité pour faire face aux défis auxquels est confronté le pays », affirmant que l'Algérie était visée au regard d'indicateurs de « réelles menaces à nos frontières, aux portes desquelles est arrivée à présent l'entité sioniste », la normalisation officielle des relations entre le Maroc et Israël, continue de susciter des réactions et dénonciations.

En effet, abondant dans le sens de la réaction officielle des autorités algériennes, Abdelaziz Medjahed, directeur général de l'Institut national des Etudes stratégiques globales (INESG), a déclaré, hier, au micro de la Chaîne 3 de la Radio nationale, que « cette annonce ne fait que confirmer la soumission du Makhzen, en tant que supplétif, aux puissances étrangères ». Pour étayer ses propos, l'ancien général de l'armée, a expliqué que « l'entité sioniste et le Makhzen, sont deux éléments qui jouent à la même stratégie et exécutent le même programme qui date d'un siècle», a-t-il dit.

« Ce plan qui s'est formé à travers les différents plans de l'impérialisme comme les Accords de Sykes-Picot, la déclaration de Balfour, etc., s'est matérialisé à la fin du siècle dernier par le projet du Grand Moyen-Orient (GMO) des Bush, soutenus par leurs supplétifs », a encore analysé le DG de l'INESG, ajoutant que «c'est le même plan qui s'exécute pour déstabiliser toute la région qui s'étend de l'Atlantique à l'Afghanistan », a-t-il souligné. « Dès le changement de régimes et la création de Républiques dans certaines régions du monde, on savait déjà ce qui allait se passer comme en Afghanistan, en Irak et en Iran », a, encore, soutenu l'invité de la radio, non sans souligner que les « pays qui ont résisté au projet sioniste, comme la Syrie, le Yémen, le Soudan, la Libye et l'Algérie, sont, aujourd'hui, la cible de l'impérialisme occidental».

Le consensus national, meilleur rempart

Tout en dénonçant le Makhzen qui a toujours exécuté les plans des puissances étrangères, dans la région, et qui a toujours collaboré avec les services secrets de l'entité sioniste, l'invité de la Chaîne 3 appelle à faire la distinction entre «le peuple marocain, un peuple frère, et le Makhzen qui est un instrument aux mains de l'impérialisme». Plutôt rassuré par la capacité des peuples à faire face aux menaces des dominants, M. Medjahed estime que «l'impérialisme ne fait que s'affaiblir», prenant pour exemple « ses nombreuses défaites à travers l'histoire, comme au Vietnam et en Algérie, et ses échecs présents en Irak, en Afghanistan, en Syrie...».

L'invité de la radio a affirmé que le « meilleur rempart contre cette menace est la construction d'un consensus national », estimant que « chaque Algérien doit apporter sa pierre à l'édifice» pour bâtir une cohésion intérieure contre la menace étrangère », a-t-il dit, tout en appelant les élites à « faire passer l'intérêt de la Patrie avant celui de leurs partis ». Le 15 novembre dernier, l'ancien conseiller du Président Tebboune, chargé des questions sécuritaires et militaires, avait déclaré au Forum de la radio nationale que « le silence du Conseil de sécurité quant aux agissements marocains, n'est autre que l'illustration parfaite de l'esprit néo-colonialiste qui anime certains de ses membres plus soucieux de préserver le statu quo que d'œuvrer à la recherche de solutions ». « L'agression marocaine et la dérive guerrière ne sont qu'une tentative du régime du Makhzen de détourner l'opinion publique locale d'une situation sociale interne on ne peut plus insupportable », avait estimé l'analyste, dénonçant, au passage, le « double discours » de certains pays arabes et musulmans quant à la défense des droits des peuples opprimés.