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![]() ![]() ![]() Le porte-parole du Gouvernement: La violence via les réseaux sociaux, une « menace »
par R. N. ![]() La « violence expressive » véhiculée par
les réseaux sociaux est « inadmissible » et « menace » le tissu social
national, a déclaré hier, Ammar Belhimer, le ministre
de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, dans un entretien accordé
à l'APS.
«La violence expressive qui se déverse sur nos réseaux sociaux est inadmissible et menace le tissu social de banalisation de l'incivisme, de ?brutalisation' et d''ensauvagement', imposant ce que d'aucuns ont appelé une « démocratisation de la méchanceté » et d'autres « passions tristes », a déploré le ministre. Tout en s'opposant à la « banalisation et à la légitimation de la violence, sous quelle que forme que ce soit, dans le débat public, où qu'il se déroule et quel que soit son enjeu », M. Belhimer a indiqué que cette violence donnait libre cours aux « trolls », rappelant qu'il s'agit d'une expression désignant « les internautes plus ou moins malveillants dont l'objectif est de ? pourrir' des fils de discussion, en générant artificiellement des polémiques. Le ministre a rappelé que ces comportements, qui « sont punis par la loi, en raison des dommages psychologiques qu'ils peuvent occasionner chez leurs victimes », ont également des « effets néfastes sur le débat public et peuvent être considérés comme des atteintes au pluralisme démocratique ». Le dispositif légal « n'est pas plus sévère que d'autres » Tout en qualifiant ces produits informationnels motivés par l'argent de « particulièrement nocifs », le Porte-parole du Gouvernement a estimé que le dispositif répressif mis en place en Algérie, pour lutter contre ce phénomène « n'est pas plus sévère que d'autres », rappelant que la loi n°20-05 du 28 avril 2020 relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine « stipule des règles procédurales ainsi que tout ce qui se rapporte aux dispositions pénales, à la coopération judiciaire et aux peines définitives, détaille-t-il encore, avant de rappeler la disposition prévoyant « une peine d'emprisonnement de 2 à 5 ans et une amende de 200.000 à 500.000 DA, pour quiconque produit, fabrique, vend, propose à la vente ou à la circulation des produits, des marchandises, des imprimés, des enregistrements, des films, des cassettes, des disques ou des programmes informatiques ou tout autre moyen portant toute forme de discours pouvant provoquer la Commission des infractions prévues par la loi ». Ces dispositions, a-t-il commenté, s'ajoutent au nouveau dispositif d'incrimination et de répression de la diffusion et de la propagation de fausses informations, portant atteinte à l'ordre et à la sécurité publics, citant l'amendement de l'article 196 bis, du Code pénal qui prévoit de punir « quiconque volontairement diffuse ou propage, par tout moyen, dans le public, des nouvelles ou informations, fausses ou calomnieuses, susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l'ordre public, compte tenu de l'effroi qu'ils sèment au sein des citoyens et du climat d'insécurité qu'ils génèrent dans la société ». Ne pas se taire devant les publications électroniques nauséabondes Le ministre a également affirmé que son département « ne peut pas se taire devant les publications électroniques nauséabondes, attentant à l'honneur et à la dignité des responsables de l'Etat et saisira la Justice, chaque fois que de besoin, pour que les sanctions les plus sévères soient prononcées contre leurs auteurs ». « En l'espèce, il s'agit des atteintes à la liberté d'expression bien comprise, dans le strict et absolu respect de la vie privée, du droit à l'image, du secret de la correspondance, de l'honneur et de la dignité des citoyens. En tant que Porte-parole du gouvernement, je suis tenu à la solidarité gouvernementale, ce qui m'autorise à recourir aux articles 144 et 146 », dit-il encore. M. Belhimer souligne, à ce propos, que « les premiers chantiers du secteur portent sur le rapatriement des activités de communication sous l'empire du droit, qu'il s'agisse des sites électroniques, des agences de communication, de la publicité ou encore des chaînes de télévision dites « thématiques », en dehors de l'action visant un exercice apaisé du métier de journaliste qui conjugue liberté et responsabilité ». « Le réflexe, fortement ancré, du mépris de la règle de droit et son corollaire, la sous-estimation de la caution juridique, ont tendance à pousser des minorités actives à prendre des raccourcis autoritaires qui peuvent créer des situations de rupture dommageables et despotiques », a déploré le ministre. |
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