Tous les indicateurs démontrent que dans sa totalité le monde n'aura pas la latitude de retrouver de sitôt l'ensemble des repères d'une normalité vécue jusqu'ici. On a très peu d'indications sur les effets néfastes des différentes pandémies qui ont secoué dans le passé lointain et par endroits l'humanité, si ce n'est seulement la connaissance aléatoire du décompte morbide des morts et le repli des populations sur elles-mêmes qui ont attendu que les vomissements fatidiques de la nature soient passés. Par contre, on a une juste idée sur la nature de l'existence de l'homme, rythmée par un minimum d'attributs et contentements n'accordant que de peu d'espace à la dictature de la modernité. Les populations n'étaient encore que sujettes d'elles-mêmes non contraintes comme aujourd'hui de se plier et de s'adapter à la déboulée des inventions technologiques absentes à l'époque. Poser les pieds sur la lune, comme les vacances et les congés payés ne pouvaient traverser l'imagination et quelques génies rêveurs les introduisaient dans les territoires réduits de la science-fiction.

Il n'est pas dit que le progrès soit une tare, mais l'exubérance de son prix s'avère de plus en plus effarante et la monstrueuse épidémie qui hachure en ce moment l'ensemble des cultures et des comportements humains est survenue sans prévenir pour aviser les hommes qu'une grande page de l'histoire se tourne pour qu'ils soient tenus de se donner un autre profil et une nouvelle définition. L'été actuel que l'on croyait se présenter en saison salvatrice du moins en aire passagère de repos n'a eu en fait qu'à imprimer l'illusion d'une accalmie pandémique illusoire loin de la réalité des statistiques et leurs près de 700.000 morts à travers le monde.

Le tourisme, dernier refuge pour les suants, a fini par claquer la porte face aux ultimes espoirs pour rappeler à tous que le confinement de tout et de tous est bien plus global et plus large qu'on le croit et que le décompte des victimes et l'annihilation de tout ce qui a fait ce que les hommes sont aujourd'hui ne sont pas terminés.