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Dans l'attente de leurs procès: Plusieurs détenus du Hirak remis en liberté

par R. N.

Amira Bouraoui, Karim Tabbou, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont quitté la prison jeudi après avoir bénéficié d'une liberté provisoire en attendant leurs procès.

Amira Bouraoui a quitté la prison de Koléa dans l'après-midi de jeudi, après avoir bénéficié de la liberté provisoire prononcée par la cour de Tipaza. Son procès en appel qui devait se tenir le jour même a été renvoyé au 24 septembre. Mme Bouraoui avait été condamnée en première instance, le 21 juin, à une année de prison ferme. Elle est poursuivie pour plusieurs chefs d'inculpation dont « incitation à attroupement », « publication pouvant porter atteinte à l'unité nationale », « offense aux préceptes de l'Islam » et « offense au président de la République par une expression outrageante, injurieuse ou diffamatoire ».

Quelques heures auparavant, Karim Tabbou, porte-parole de l'UDS (non agréé), bénéficiait lui aussi d'une remise en liberté provisoire, dont la demande a été déposée par ses avocats, après environ dix mois de détention. M. Tabbou était détenu à la prison de Koléa. Selon l'APS, citant le parquet d'Alger, c'est la chambre correctionnelle près la cour d'Alger, statuant sur la demande de son avocat, qui a ordonné sa mise en liberté provisoire.

Samir Belarbi et Slimane Hamitouche ont également bénéficié de la liberté provisoire prononcée par le tribunal de Sidi M'hamed, après plusieurs mois d'emprisonnement. Ils ont été arrêtés le samedi 7 mars 2020 à Alger centre, lors d'une marche, avant d'être placés sous mandat de dépôt trois jours plus tard pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l'unité nationale ». « C'est le juge d'instruction en charge de leurs dossiers qui a ordonné leur mise en liberté provisoire », précise encore le parquet d'Alger.

Des dizaines d'autres détenus du Hirak sont toujours en détention, selon une liste publiée par le Comité national de libération des détenus (CNLD). Le Comité fait état de 73 détenus répartis dans 28 wilayas, selon une liste nominative publiée sur sa page Facebook. Parmi eux, Khaled Drareni, directeur de « Casbah Tribune », un site d'information en ligne, qui reste encore en détention. Par ailleurs, d'autres procès ont eu lieu le 1er juillet. Leurs verdicts ont tous été reportés à des dates ultérieures. C'est le cas au tribunal de Béjaïa où s'est déroulé le procès de trois détenus, Touati Merzoug, Yanis Adjlia et Amar Beri, et dont le verdict a été renvoyé au 8 juillet « alors que le juge avait annoncé à la fin des plaidoiries des avocats que le verdict » allait être annoncé le soir même, selon la page Facebook du CNLD.

Mercredi, Tebboune a décidé des mesures de grâce au profit de personnes incarcérées à l'occasion du 58e anniversaire de l'indépendance et de la jeunesse, selon un communiqué de la présidence de la République. «Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a signé mercredi un décret présidentiel portant mesures de grâce à l'occasion du 58e anniversaire de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse», lit-on dans le communiqué. «Conformément à ce décret et aux dispositions de la Constitution et du Code pénal modifié et complété, et sur avis consultatif du Conseil supérieur de magistrature, bénéficient d'une grâce totale à compter de la date de signature du présent décret, les personnes condamnées définitivement dont les noms suivent : - Allal Chérif Nasreddine, né le: 4 avril 1998. - Bahlat Ilyes, né le 26 juin 1985. - Cheddad Djelloul, né le 20 janvier 1992. - Riahi Malik, né le 20 août 1990. - Khader Hocine, né le 14 novembre 1992. - Daoud Ben Amrane Djilali, né le 19 juillet 1988".