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Tlemcen: Quand confinement rime avec vacances

par Khaled Boumediene

L'épidémie de coronavirus a profondément bousculé le quotidien de la majorité des habitants. Des dizaines de personnes, en majorité des retraités, des commerçants et des cadres fonctionnaires quittent, depuis le début du confinement leurs villes (Tlemcen, Alger, Oran, Sidi Bel-Abbès, Aïn Témouchent?), pour protéger les leurs de la contamination de Covid-19. En effet, certaines familles se replient dans leurs bungalows au bord des plages de Sidna Ouchâa (daïra de Ghazaouet), Honaine ou Marsa Ben M'hidi (Ex-Port Say).          D'autres procèdent à la réouverture de leurs résidences secondaires de famille dans les zones périurbaines ou rejoignent leurs proches à la campagne pour se protéger du virus. Ainsi, pour toutes ces familles, les journées ont bien changé, comme l'explique H. Belhadri, un commerçant de Bouhanak (Mansourah). « Dès le début du confinement, j'ai décidé de prendre les précautions nécessaires en ramenant ma famille à Marsa Ben M'hidi pour éviter tout risque de contact surtout dans les lieux publics et marchés de légumes de Mansourah et Tlemcen. Ici à Marsa Ben M'hidi, il n'y a point de cohue et au moins, nos déplacements seront très fortement réduits et les contacts au-delà du foyer sont limités au maximum.

La famille tout entière a dû alors se mettre au diapason pour ne pas faire entrer une mauvaise infection qu'il aurait été difficile de soigner. Puisque les enfants ne vont pas à l'école et moi aussi je ne travaille pas en ces moments, cela nous permet également d'occuper momentanément la maison que nous fréquentions que pendant les vacances d'été.

Concrètement, de très nombreuses familles se retrouvent confinées chez elles ici à Port Say, il y a des Oranais, des Algérois et des gens de partout qui sont venus se confiner pour éviter le moindre microbe. On a la chance d'avoir une résidence ici mais je conseille à mes concitoyens de rester chez eux, face à une épidémie de coronavirus qui tue encore. Il faut être extrêmement prudent si on relâche les mesures du confinement trop rapidement, le virus pourrait réapparaître une nouvelle fois ». Pour fuir l'afflux dans les superettes et marchés de légumes, M. Cheikh, un Algérois, a préféré lui aussi quitter carrément la capitale pour vivre son confinement dans cette région de l'ouest de Tlemcen où il a décidé de s'isoler avec sa famille. « Nous sommes ici depuis le début du mois d'avril et si le confinement sera prolongé jusqu'au mois de juin, nous envisagerons de pousser jusqu'à l'été pour passer nos vacances ici.

Nous respectons les règles du confinement et ne pouvons pas bouger. Mais, ce que nous vivons est sans commune mesure avec ce qu'endurent nos soignants dans les hôpitaux depuis des semaines et les malades confinés dans des box. Je saisis donc cette occasion pour rendre un hommage à tous les soignants qui sont en première ligne et risquent leurs vies pour soigner leurs concitoyens, je pense vraiment à eux!», souligne cet Algérois de 65 ans, qui craint de regagner la capitale.

Dans le littoral de Honaine, H. Rostane, passe depuis plus d'un mois son confinement loin de Tlemcen et ne le regrette pas. « Ce confinement, je le vis comme un retour aux sources, c'est calme et j'ai une belle vue sur la mer de cette région historique des Almohades que j'ai toujours préférée pour partager des moments de détente avec ma famille. J'ai même l'impression que le Covid-19 n'existe pas ici, mais ça ne veut pas dire qu'il faut négliger les mesures de prévention recommandées par les autorités sanitaires.

Nous devons absolument continuer à rester vigilants! Je porte d'ailleurs mon masque de protection et je nettoie presque tous les jours mon habitation secondaire.

C'est aussi l'occasion pour entretenir les parages extérieurs et faire du jardinage et du jogging », observe cet ingénieur, responsable d'un bureau d'études en bâtiment et travaux publics. Par ailleurs, plusieurs familles ont fui leurs cités pour aller se confiner à la campagne et fuir ainsi le Coronavirus.

Cette fuite était devenue inévitable pour M. Brixi. « Heureusement que nous avons gardé notre ferme sur la route de Béni-Mester, nous l'avons trouvée comme un bijou aujourd'hui ! Elle est à proximité de la ville de Mansourah et de Tlemcen et ça nous permet de faire de temps en temps un tour à la maison pour la vérifier. Mais, que cette épidémie ne dure pas trop longtemps car beaucoup de gens ne supportent pas cette situation sanitaire pénalisante », indique-t-il.