Le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU) se dit préoccupé par le «manque de sensibilisation» à la pandémie de coronavirus et propose une «stratégie» à adopter pour lutter contre la propagation de ce virus.

Dans un communiqué reçu hier, le SNECHU note un «manque de sensibilisation de la population et la banalisation de cette pandémie par une grande partie du peuple» et tire «la sonnette d'alarme pour empêcher l'évolution de la situation vers des comportements inadaptés, d'anarchie et de chaos comme conséquence inéluctable». «Chacun de nous peut être porteur positif et vecteur (...) il est nécessaire de rester chez soi et de limiter tous déplacements non indispensables qui peuvent être annulés ou reportés et le respect des règles de prévention», affirment les hospitalo-universitaires.

Le SNECHU appelle «les différents CHU, EPH, EHS et EPSP» à «adopter une stratégie» par l'installation d'un «comité de veille sanitaire», la «mise en place d'un réseau, par la création d'une cellule d'entraide» entre ces structures sanitaires et la promotion de «la confection des bavettes et gel alcoolisé au niveau de chaque hôpital, grâce aux pharmaciens et biophysiciens», citant comme exemple «ce qui a été réalisé au CHU Mustapha».

Détection du virus

Le SNECHU recommande également aux établissements «possédant un service de virologie ou de microbiologie» de «commencer à utiliser les techniques de détection du virus et ne plus compter sur l'Institut Pasteur, qui est déjà dépassé, plus de 1.500 demandes par jour». Devant l'importance de la situation, le SNECHU estime nécessaire «l'arrêt de toute activité médico-chirurgicale, en dehors des urgences», ainsi que le «gel de toutes les activités universitaires», mais également la «création d'une consultation spécialisée de médecine du travail pour le personnel de la santé ayant été en contact direct avec des personnes atteintes du COVID-19».

Sur les conditions de travail du personnel de santé publique, le communiqué suggère «la réduction du volume de travail de l'ensemble du personnel avec une alternance d'un jour sur 2» et une «gestion médicolégale rigoureuse et humaine des personnes décédées».

Moyens indispensables

Par ailleurs, le SNECHU appelle «les autorités à mettre tous les moyens indispensables et nécessaires (équipements, matériels, consommables et outils) qui permettront au personnel soignant de faire face et de mener à bien cette mission».

Le communiqué «rend hommage» à «tous les enseignants chercheurs hospitalo-universitaires ainsi que tout le personnel de la santé, pour le sacrifice et le dévouement à accomplir cette noble tâche, de soigner et soulager nos concitoyens». «Nous appelons l'ensemble de la corporation à la vigilance quant à la protection par le port de masques, de lunettes et surblouses et à l'application des recommandations sur la prévention contre le COVID-19».