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Coronavirus : la lutte exige un front commun

par Bouchikhi Nourredine

La lutte contre l'épidémie du coronavirus exige certes des moyens mais surtout une concertation ; dans tous les pays avancés on constate une orchestration minutieuse des rôles impliquant plusieurs acteurs chose qui semble insuffisante dans la stratégie des autorités du pays à en croire que seule l'administration sanitaire est tenue de juguler la propagation de l'épidémie. Parmi les moyens les plus efficaces pour parer à l'arrivée du virus c'est la surveillance des frontières terrestres, maritimes et aériennes.

Certains pays ont pris des décisions radicales prenant en considération l'intérêt suprême de leurs citoyens. Israël a par exemple annulé tous les vols de et vers des pays européens dont certains ne comptent qu'un nombre restreint de porteurs de virus ; ce sont donc la France, la Suisse, l'Italie, la Belgique et l'Allemagne dont les ressortissants ne peuvent plus rallier l'état hébreux ; exception faite aux seuls citoyens qui peuvent observer une période d'isolement de quatorze jours chez eux.

La France a suspendu tous ses vols vers la chine et même les iles Marshall dont peu connaissent même l'existence ont suspendu pour deux semaines tous les vols en provenance de nombreux pays européens, de la chine et du japon.

Alors qu'air Algérie après avoir suspendu ses vols vers la chine a pris le risque d'organiser un vol exceptionnel pour ramener des citoyens algériens mais aussi chinois sans que l'on sache si ces voyageurs particuliers ont été contraints à la mise en quarantaine ! La communication a toujours fait défaut alimentant la crainte légitime des citoyens.

Aussi certaines villes Françaises à l'exemple de Mulhouse qui continue contre tout bon sens à être desservie par des vols directs et bénéficier même de publicité promotionnelle sur le site de la compagnie sachant que cette ville a été et reste un foyer de contamination très dynamique ; la majorité des groupes atteints à l'éclosion de l'épidémie l'ont été dans cette ville à l'occasion d'un rassemblement religieux et à ce jour elle occupe le podium dans le nombre des malades et porteurs du virus ; mieux encore au moment ou le gouvernent italien a mis en quarantaine toute une région la Lombardie et sa capitale Milan avec ses quinze millions d'habitants imposant des restrictions draconiennes à l'entrée et la sortie de la ville et une quasi paralysie des moyens de transport terrestres, ferroviaires et aériens ; Air Algérie n'a suspendu ses vols qu'après que Alitalia elle même a pris l'initiative de suspendre ses dessertes vers cette ville ; Air Algérie étant une compagnie à vocation commerciale relègue et c'est compréhensible tous les autres aspects qui peuvent nuire à sa rentabilité ; mais c'est aux autorités compétentes de veiller à la sauvegarde de la santé publique et à la préservation des intérêts de la compagnie. Beaucoup de citoyens ont acheté des billets « promotionnels » surtout vers la France et se retrouvent de fait piégés, les choses ont évolué différemment et ils ne peuvent donc annuler, se faire rembourser ou reporter leurs voyages ; certaines compagnies étrangères opérant en Algérie ont pris des initiatives en considération de ces circonstances exceptionnelles afin de permettre à leurs clients de différer leurs voyages sans pour autant devoir s'acquitter de pénalités ou même de voir les billets rendus carrément inutilisables, une opération de communication bien réfléchie.

Le ministère de la santé dans un récent communiqué vient d'appeler les Algériens à différer leurs voyages mais aucune mesure d'accompagnement n'a été prise afin de rendre pratique ces recommandations ; ses directives semblent être déconnectés des autres protagonistes qui sont libres de les appliquer ou non tant qu'elles n'émanent pas des cercles de décision ; le citoyen est donc livré à lui-même sans soutien réel et palpable.

Une commission ad hoc doit être constituée dans les plus brefs délais avec comme composante les représentants de tous les ministères concernés (santé, intérieur, transport affaires religieuses, défense, commerce, éducation?) afin de suivre sur le terrain l'état épidémiologique et coordonner les actions pour pouvoir prendre rapidement les décisions qui s'imposent de façon efficace et consensuelle , aucune décision prise isolément et sans l'implication de toutes les parties ne peut avoir l'impact escompté. Le dépistage entrainera sûrement une mise en quarantaine de cas suspects toutefois la mise en isolation sanitaire ne doit pas être confondue avec une détention carcérale préventive, les supposés malades doivent bénéficier de conditions confortables , ils ne doivent pas être coupés du monde et traités comme des pestiférés ; certains pays ont même réquisitionné des hôtels classés pour les mettre à l'aise au risque de voir se répéter les tentatives d'évasion et la possibilité de diffuser le virus à d'autres personnes rendant la situation incontrôlable. Ces mesures sont de nature à établir la confiance des citoyens et les inciter à s'impliquer consciencieusement à prendre une part active dans la lutte contre cette épidémie qui nous guette.