Le cancer prend de l'ampleur dans la société algérienne et ce, en dépit des plans de lutte et des stratégies de dépistage mises en place par les autorités concernées. A Oran, des centaines de nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année.

En 2019, les deux services de chimiothérapie et de radiothérapie pour adultes du centre de lutte contre le cancer « Emir Abdelkader» d'Oran, ont enregistré 1.186 nouveaux cas de cancer, alors que le service de chimiothérapie pour enfant fait état de 366 nouveaux cas. Les trois services ont enregistré 6.715 hospitalisations et près de 29.000 prises en charge dans le cadre de l'hôpital du jour. Durant la même période, l'équipe médicale de l'unité d'hospitalisation à domicile a pris en charge près de 200 malades. L'équipe a effectué des sorties à travers plusieurs communes de la wilaya.

L'unité HAD relevant du CAC visite chaque jour des malades se trouvant à un stade avancé de leur cancer, pour leur prodiguer des soins palliatifs. La mise en place de cette unité en 2014 est venue en réponse à une demande des patients qui ne pouvaient pas trouver ce genre de services même chez le privé. Le facteur psychologique est aussi important. Beaucoup de patients préfèrent rester chez eux pour recevoir ce genre de soins.

Ce qui représente un grand avantage pour les patients qui n'ont pas à se déplacer jusqu'à l'hôpital. L'hospitalisation à domicile - HAD - est une hospitalisation au cours de laquelle les soins sont effectués au domicile de la personne. L'HAD constitue désormais une des réponses à l'aspiration grandissante de la population à être soignée dans son environnement familier quand la situation le permet.

Sans l'HAD, les personnes qu'elle accueille seraient maintenues en établissement hospitalier; elle permet donc de raccourcir une hospitalisation en établissement, voire parfois de l'éviter complètement.

Aussi pour une meilleur prise en charge des malades, des réunions de concertations pluridisciplinaires sont organisées chaque semaine par les différents services, impliqués dans le traitement du cancer: Cancérologues, radiologues, radiothérapeutes... Les réunions de concertations pluridisciplinaires réunissent une fois par semaine les professionnels de santé de différentes spécialités impliqués dans le traitement du cancer. Cela signifie que le traitement ne sera pas décidé par un médecin seul, mais par une équipe de plusieurs médecins. Pour être complète, la prise en charge des patients cancéreux doit être holistique, c'est-à-dire globale.

Rappelons que près de 50.000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année en Algérie dont sept types de cancer très dangereux, à savoir le cancer du sein (10.000 nouveaux cas/an) et du col de l'utérus chez la femme, le cancer des poumons et de la prostate chez l'homme, le cancer de l'appareil digestif, du colon et du rectum chez les deux sexes.

Le cancer, ou l'ensemble des pathologies qu'on regroupe sous ce nom générique, en fait la deuxième cause de mortalité mondiale, après les maladies cardiovasculaires. Plusieurs facteurs expliquent la fréquence croissante de la maladie dans le monde.

D'abord le vieillissement de la population, puisque le risque d'attraper un cancer augmente avec l'âge. Ensuite, il y a des facteurs structurels. Les ravages du tabac, premier produit responsable du cancer dans le monde. La «malbouffe», la généralisation dans le monde d'une alimentation industrielle qui fait progresser l'obésité, facteur de risque. Enfin l'industrialisation et l'urbanisation mal maîtrisées, à l'origine de cancers dus à l'exposition à des polluants comme l'amiante, les métaux lourds, les dioxines, les particules fines..., etc.