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Constantine: Des lycéens poursuivent leur «grève»

par A. Zerzouri

Si dans la matinée la situation a été maîtrisée et les élèves du lycée « Bouhali Med Saïd » de Constantine ont pu rejoindre les bancs des classes, cela n'a pas été le cas dans l'après-midi. A 8h, les élèves ont été accompagnés par les adjoints de l'éducation, dès qu'ils ont franchi la porte d'entrée du lycée, par petits groupes, directement vers leurs classes, où les attendaient leurs enseignants, sans passer par la cour et la levée des couleurs nationales.

Et la récréation de 10h a été annulée sur ordre du directeur transmis aux enseignants avant l'heure en question. Une stratégie qui a donné ses fruits, puisque les élèves ont été retenus dans les classes jusqu'à midi. Pas de grève, donc, comme le planifiaient des élèves dans le sillage du refus de rallier les classes avant-hier et faire prolonger durant trois jours cet arrêt spontané des cours suite à des appels sur les réseaux sociaux. Mais, dans l'après-midi, la situation a changé du tout au tout. A13h30mn, les élèves qui se sont regroupés devant le portail d'entrée du lycée, se sont très vite dispersés quand des élèves ont commencé à lancer dans le tas des pierres, des tomates et des œufs, et autres lancement de pétards sur la foule (produits pyrotechniques).

Le portail du lycée s'est ainsi, vite refermé derrière les adjoints de l'éducation, qui ont de justesse évité de recevoir des pierres sur la tête et les tirs de fusées. Des bouteilles remplies de produits détonants et d'autres bouteilles de bières, trouvés dans un coin non loin du lycée, ont été également lancées à l'intérieur de la cour du lycée, selon des témoignages des adjoints de l'éducation. Pas de classes, donc, dans l'après-midi de ce mercredi. Les élèves ont appris la leçon de la matinée, et ils ont usé, dans l'après-midi, de gros moyens pour qu'aucun élève ne pénètre dans le lycée, histoire d'aller au bout de la logique des trois jours d'arrêt des cours. Des policiers se sont déployés dans le périmètre du lycée pour maintenir l'ordre, sans pour autant effaroucher les élèves, qui sont restés plus d'une heure regroupés sur les lieux.

Des policiers en tenue civile se sont rapprochés des élèves pour en savoir plus sur les motifs qui les ont poussés à débrayer, mais les réponses laissent clairement entendre qu'il ne s'agit que d'une volonté de faire ce qui leur passe par la tête. Des motivations purement fantaisistes si l'on juge les réponses des élèves.«Quelles sont vos revendications, qu'est-ce que vous voulez au juste ?» demande le policier aux élèves. Ces derniers lui répondent sur un ton farceur qu'ils veulent le wifi dans les classes ainsi que des bourses !