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37ème vendredi de protestation: Un Premier Novembre pas comme les autres

par M. Aziza

Pour la première fois depuis l'Indépendance, la célébration du 65ème anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954, a été populaire par excellence.

A cette occasion, les manifestants sont sortis dans la rue, à travers plusieurs villes du pays pour exiger une nouvelle république après celle de l'Indépendance. Le peuple a revendiqué en ce jour «une Algérie libre et indépendante ».

A Alger, les alentours de la Grande poste d'Alger, la place Audin et la rue Didouche Mourad ont été occupés, depuis jeudi dernier, (la veille du 1er novembre), par des manifestants dont certains venus de plusieurs wilayas du pays, et qui ont passé la nuit sur les trottoirs.

En dépit de certaines arrestations et le blocage des axes menant vers la capitale, notamment à l'est d'Alger, des vagues de protestataires ont continué à affluer en nombre.

Vers les coups de 15h, juste après la prière du vendredi, des manifestants arrivant de Bab El Oued et d'autres du 1er Mai ont été accueillis par les protestataires déjà sur place, avec les applaudissements et les you-yous. Les manifestants ont rejeté en bloc, à travers leurs slogans et les pancartes, la tenue des élections du 12 décembre prochain dans les conditions actuelles. Ils ont réclamé une classe politique entièrement renouvelée et au service de l'Intérêt de l'Algérie. Ils refusent que cette crise soit solutionnée par ceux qui l'ont créée. Des manifestants qui sillonnaient les grands boulevards d'Alger-centre scandaient : « Le premier novembre c'est le peuple qui décide», «la crise algérienne dépasse les élections présidentielles» «le peuple a déjà voté 37 fois !». Sur des pancartes on pouvait lire «c'est l'urne de la mafia et non pas l'urne des élections», «Ce peuple n'est pas contre les élections, mais contre un scrutin encadré par les résidus du système de Bouteflika, et par les membres du FLN et du RND qui ont ruiné le pays ». Sur une autre pancarte on pouvait lire « Autorité nationale indépendante d'organisation des élections, dites-vous ! Une autorité indépendante désignée par les résidus du système, désolé je ne vote pas contre mon pays ». Un important dispositif sécuritaire a été mis en place durant la soirée du jeudi jusqu'à vendredi.