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Tiaret: Le centre-ville transformé en bazar à ciel ouvert

par El-Houari Dilmi

  Le centre-ville de Tiaret est en train de se transformer en un véritable bazar à ciel ouvert, mettant les nerfs de la population à rude épreuve.

En effet, véritable « plaie ouverte » enlaidissant une giga-cité en perte de ses repères, le commerce informel envahit à nouveau la ville, après plusieurs opérations « coup-de-poing » menées tambour battant par les autorités locales. Délocalisé - non sans beaucoup de mal - du centre-ville, le commerce informel étend de nouveau ses tentacules à toute la ville. La situation a atteint le seuil de l'intolérable au niveau de la rue « Ali Bekhettou » (ex-rue Thiers) où les trottoirs comme la chaussée sont littéralement envahis par des vendeurs à la sauvette qui sont allés jusqu'à obstruer l'entrée des locaux commerciaux, suscitant une colère sourde chez les riverains. Nombreux ont été les commerçants à nous alerter sur cette situation, à l'exemple de ce propriétaire d'un studio de photographie qui se plaint de cet envahissement de charrettes et autres tables de légumes posées à même le sol, sans parler des monticules de saletés abandonnés sur place.

«Les commerçants implantés le long de la rue Thiers, outre les nuisances quotidiennes que nous subissons, nous n'avons même pas de place où garer nos voitures, puisque toute la chaussée est occupée par ces vendeurs à la sauvette qui envahissent tout le centre-ville, jusque devant le marché couvert fermé pour des travaux qui n'ont toujours pas démarré » tempête-t-il. « L'on croyait avoir fini avec ces vendeurs à la sauvette qui reviennent aussitôt chassés » ajoute-t-il, les nerfs en boule.

Au nord comme au sud de la ville, les vendeurs de bric et de broc refont leur apparition squattant tous les espaces publics pour y étaler leurs marchandises, obstruant les voies piétonnes et même une partie de la chaussée. Il faut dire que la situation est carrément cauchemardesque au centre-ville et les rues avoisinantes se sont transformées en un véritable capharnaüm. Même de la viande, produit rapidement périssable, est proposée à la vente à même le macadam à l'entrée du marché des fruits et légumes de «Volani». «Par des températures caniculaires, les fruits et légumes et autres poissons sont facilement périssables, d'où le risque avéré sur la santé publique», alerte un autre citoyen habitant près de la Medersa. Une situation qui sape le moral de la population locale et fait sortir au grand jour les contradictions d'une giga-cité devenue un véritable théâtre des paradoxes à ciel ouvert. Dans une énième tentative «désespérée » de réguler un commerce sauvage devenu une véritable plaie ouverte à Tiaret, la direction du Commerce continue à faire «la promesse ferme» de créer des marchés de proximité contrôlés, mais la «solution» reste impossible à mettre en œuvre sur le terrain cahoteux de la réalité à cause du refus systématique imposé comme un affreux diktat par les barons locaux du commerce informel.