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Le coup de com de D. Trump

par Kharroubi Habib

Donald Trump prétend avoir annulé in extremis le 20 juin des représailles militaires contre l'Iran qui un peu plus tôt avait abattu un drone américain. Il a expliqué qu'il a pris cette décision après qu'un général du Pentagone lui a fait savoir que les frappes programmées contre des sites et des infrastructures militaires de l'Iran feraient plus de 150 morts.

En faisant valoir cette considération humanitariste, l'ineffable président américain a visé à donner de lui l'image d'un commandant en chef tout aussi résolu que ménager des pertes humaines même chez l'ennemi iranien. Cette image est de la bonne com destinée à ses compatriotes dont il est en quête du suffrage pour sa réélection à un second mandat. Elle ne passe pas néanmoins auprès de l'opinion internationale qui se doute bien que le cow-boy qui préside aux destinées de l'Amérique ne s'est pas refréné en raison de ce qu'il a avancé, mais parce qu'il lui a été fait comprendre par certains de ses alliés et protégés de son pays que l'action qu'il venait d'ordonner déclencherait d'inacceptables conséquences pour leurs pays voire même pour certains un coup dont ils ne se relèveront plus.

Parmi ces Etats effrayés par des représailles américaines contre l'Iran, les Emirats arabes ont été les plus pressants auprès du président américain. Ils lui ont fait valoir que les Iraniens ne se laisseront pas attaquer sans répliquer et qu'aucune protection n'empêchera les Emirats de subir des représailles de leur part. Ces Emirats que seul un étroit bras de mer sépare de l'Iran constituent en effet une cible que les militaires iraniens ne manqueront pas de frapper en cas d'attaque contre leur pays.

Cette menace, les émirs l'ont parfaitement cernée. Ce pourquoi malgré la haine qu'ils vouent au pays voisin, ils ont recommandé la retenue à Donald Trump et ses « faucons » de conseillers. Ils ont en fait compris que si des représailles américaines feront mal à l'Iran, celui-ci est en capacité d'infliger à leur poussière d'émirats de plus grands et irrémédiables maux.

Pour autant, les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran ne sont pas retombées après le rétropédalage de Donald Trump. Celui-ci continue de menacer l'Iran et comme il est totalement imprévisible, il peut à tout moment créer l'irrévocable à l'égard de ce pays. Pour peu par exemple que ses conseillers en com lui font valoir que sa réélection est tributaire d'une « bonne guerre » et que celle contre l'Iran serait la plus productive électoralement. L'irascible et dénué de scrupules qui préside à la Maison Blanche est imperméable à la raison et donc capable du pire.