Des
milliers d'étudiants à travers le pays, soutenus par d'autres manifestants, ont
battu le pavé en ce 9ème mardi de protestation, pour exiger «le départ du
système» et «l'édification d'un Etat de droit». A Alger, comme partout dans les
grandes villes, les étudiants ont exigé «une période de transition pacifique et
une justice indépendante». «Messieurs les juges, arrêtez vos scénarios», lit-on
sur une pancarte brandie par des étudiants à l'esplanade de la Grande Poste
d'Alger. Les étudiants ont observé une minute de silence en hommage aux
victimes de l'effondrement d'une bâtisse à la basse Casbah. Ils ont tous scandé
avant et après l'hommage : «La Casbah chouhada», «Les
enfants de la Casbah tués par le gang», «Zaoualiya de
la Casbah tués par le pouvoir». Les éléments anti-émeute ont tenté de contenir
une foule d'étudiants en usant de la force au niveau de la Grande Poste, mais
ils ont fini par céder, notamment après l'intervention de Djamila Bouhired. Elle a essayé avec sa sagesse de convaincre les
policiers à laisser les étudiants manifester pacifiquement pour le changement.
Les universitaires scindés en groupes continuaient de réclamer la liberté en
affirmant que «les étudiants et la jeunesse algérienne sont le cœur battant de
ce pays» et «c'est les étudiants qui vont combattre eux-mêmes la corruption en
Algérie». Telles sont les convictions des jeunes universitaires inscrites sur
de grandes banderoles. A la sortie de la bouche du métro, près de la faculté
centrale, les étudiants ont réitéré leurs revendications : «Dégage système»,
«Libérez notre Algérie», «Dissolution du FLN», «FLN au musée», «Yathassbou gaâ», «On ne veut plus
de ce gouvernement». Un peu plus loin, près de l'esplanade de la Grande Poste
d'Alger, de nombreux étudiants ont constitué une longue chaîne pour donner leur
sang, près du camion de don mobile appartenant au Centre de transfusion
sanguine du CHU de Beni Messous. Avant de partir, des
étudiants ont commencé à nettoyer les lieux.