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Dans les starting-blocks

par Mahdi Boukhalfa

A bien comprendre les propos du ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui mardi lors d'une sortie à Alger, tout est prêt au niveau de ses structures pour la tenue de l'élection présidentielle. Certes, prudent, il a affirmé que seul le chef de l'Etat a la prérogative constitutionnelle de convoquer le corps électoral et qu'il lui appartient donc d'annoncer le début d'un long processus, celui de préparer cette échéance électorale. Le ministre de l'Intérieur a également dit, ce que sont en train actuellement de disséquer les observateurs, qu'«aucune date n'a été retenue» pour cette élection présidentielle.

Le ministre de l'Intérieur est sagement resté dans ses propres prérogatives, refusant d'aller empiéter sur celles du chef de l'Etat. Dans la foulée, il a indiqué que son administration est prête pour l'organisation de cette consultation électorale. Et, selon des échos, les préparatifs pour l'élection présidentielle d'avril 2019 ont déjà commencé au niveau du ministère de l'Intérieur. Sauf que le silence politique qui entoure ce rendez-vous électoral ne joue pas en faveur du gouvernement, encore moins des partis de l'opposition. Même les partis de la majorité, qui avaient durant une bonne moitié de l'automne dernier entretenu l'idée que le président Bouteflika est leur candidat pour un 5ème mandat, se sont depuis recroquevillés sur eux-mêmes, laissant sourdre seulement cette volonté de le soutenir pour qu'il puisse poursuivre son œuvre. La différence sémantique entre les deux discours des partis de la majorité est importante.

Le chef de l'Etat n'a pas divulgué ses intentions, ni laissé filtrer des indices qui donneraient quelque consistance à l'une ou l'autre option, «5ème mandat ou poursuite de son œuvre». Le fait est que les délais se rapprochent, que la pression politique augmente et, surtout, que les attentes sont grandes quant à une sortie du président pour la convocation du corps électoral et le début des préparatifs, dont la révision des listes électorales. Le scénario d'un report, quant à lui, s'il a une quelconque magnitude politique auprès de certains partis d'opposition, ne semble pas à priori une option. Et, comme cela est de tradition au sein de la classe politique nationale, qu'elle soit du pouvoir ou de l'opposition, il y a ce culte du secret hérité des temps du «parti unique», des «choses cachées» à l'opinion publique que l'on ne divulgue qu'au dernier moment. Pour autant, et jusqu'à preuve du contraire, l'élection présidentielle de 2019 est dans les starting-blocks. Qu'elle est naturellement dans l'agenda politique des institutions nationales.