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Des délais de rendez-vous toujours aussi longs: « La radiothérapie, c'est la catastrophe »

par M. Aziza

Les délais pour avoir un rendez-vous pour la radiothérapie sont toujours aussi longs, en dépit des promesses des ministres qui se sont succédé à la tête du département de la santé.

Mme Gasmi Samia, présidente de l'Association nationale ?Nour Doha' a affirmé que le délai d'attente pour un rendez-vous de la radiothérapie est très long. Et de lancer : « il y a quelques insuffisances dans la prise en charge des malades atteints du cancer, mais la radiothérapie, c'est la catastrophe». Elle a rappelé qu'autrefois, l'hôpital militaire de Aïn Naâdja venait à la rescousse des malades atteints du cancer, en prodiguant des séances de radiothérapie, notamment pour les enfants, mais ce concours a été interrompu depuis quelques années. Et ce, après la multiplication du nombre de centres anti-cancer, qui ont vu le jour, à travers le territoire national, nous expliquent les professionnels. Mais le nombre de centres qui assurent la radiothérapie n'arrivent, toujours pas, à répondre au nombre croissant des malades atteints du cancer. « Sur 44.000 nouveaux cas de cancer enregistrés, chaque année, en Algérie, 28.000 nécessitent un traitement par radiothérapie».

C'est d'ailleurs ce qu'a été confirmé auprès du président de la Société algérienne de formation et de recherche en Oncologie (SAFRO), le Pr. Adda Bounedjar, en marge de la campagne: ?Novembre de lutte contre le cancer de la prostate' qui vient d'être clôturée eu qui avait précisé que « les délais de rendez-vous pour la radiothérapie sont fixés dans six à neuf mois ». Le Pr a précisé qu'il est vrai que les pressions sont ressenties, partout en Algérie, mais elles sont plus importantes au centre du pays, notamment à Alger et Blida. Concernant le cancer de la prostate, le Pr a appelé à la nécessité d'effectuer le dépistage précoce du cancer de la prostate, notamment pour les personnes âgées de 50 ans et plus, d'autant que ce dépistage est « simple, facile et accessible ». Et de souligner que la sensibilisation et le dépistage précoce de ce type de cancer « contribue à la prise en charge de cette maladie, avant sa propagation».

Sachant que l'Algérie enregistre, annuellement, plus de 42.000 nouveaux cas d'affection des différents types de cancer dont 4.000 cas de cancer de la prostate, a-t-il précisé, mettant en avant la possibilité de réduire ce nombre à travers le lancement de campagnes de sensibilisation. Ce type de cancer progresse « lentement » d'où la nécessité d'encourager les hommes à effectuer des analyses sanguines de type Antigène prostatique spécifique (PSA), a-t-il souligné, faisant savoir que l'Algérie disposait de tous les moyens pour le traitement de cette maladie (diagnostic, chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie, les thérapies hormonales des deux générations). Mais, il regrette le fait que cette maladie soit diagnostiquée souvent, tardivement, au stade de métastases osseuses.

Il a affirmé dans ce sens qu'environ 5% des cancers de la prostate sont en phase métastatique aux Etats-Unis, ils sont, environ, 20 % en Europe, mais en Algérie, en Chine et dans les pays arabes les cancers métastatiques sont de l'ordre de 70%, ce qui réduit considérablement les chances de survie.