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Management «courageux» et contraintes financières

par G.O.

«Je n'insisterais jamais assez sur la nécessité d'une clairvoyance, à l'effet de faire preuve d'initiative pour un management courageux nécessaire au lancement de nouvelles opérations qui valorisent le potentiel matériel et humain du groupe.»

C'est, dit Lakhdar Rekhroukh, «le moyen le plus adéquat pour garantir la pérennité et le maintien de la croissance.» Son appel est pressant et ferme. «Nos cadres sont interpellés à plus de mobilisation, dans le travail, l'optimisation des charges, ainsi que le suivi rigoureux de la trésorerie et celui du recouvrement des sommes dues au titre des travaux réalisés qui représentent, pour cet exercice plus de 121 milliards de DA dont 59 milliards de créances et 62 milliards de production stockées.» Autre défi à surmonter par le groupe «la rationalisation de nos dépenses et le respect des délais de réalisation de nos projets,» dit son DG. S'il indique que «la limitation des crédits de paiement, qui a marqué l'exercice 2017, a fait montre de nos capacités à pré-financer les projets qui nous ont été confiés dont l'abandon des travaux aurait été fatal», Rekhroukh fait savoir, cependant, que «la difficulté de recouvrement des créances, nous a mis dans une situation d'assèchement de la trésorerie.» Situation qui, affirme-t-il, « a rendu difficile toute progression et a généré des conséquences négatives sur nos résultats.». Cosider a réussi toutefois, à mobiliser de nombreux projets, durant cet exercice pour un montant de plus de 113,4 milliards de DA. Ce sont les filiales ?canalisation', ?travaux publics' et ?construction' qui en réalisent les plus importants.

«Des valeurs positives pour toutes les filiales»

Le DG cite «un réseau de collecte boosting, à Hassi R'Mel, des stations d'épuration, à Sétif, Réghaïa et la nouvelle ville de Sidi Abdallah, la modernisation et la rectification du tracé de la ligne ferroviaire minière Oued El Kebrit-Djebel Onk, un programme de 5.000 logements, à Sidi Abdallah, les sièges d'institutions financières, à Alger, des hôpitaux à Ghardaïa et Tizi Ouzou?.» Le groupe a eu, aussi, «à prendre en charge et/ou à suppléer dans des projets de technologie particulière, aux manquements imposés aux maîtres d'ouvrage», entre autres, «la reprise des travaux de creusement du tunnel de djebel Ouahch sur l'autoroute Est-Ouest, en état d'effondrement, précédemment à la charge d'une entreprise japonaise, de réalisation des tramways de Mostaganem et l'extension de celui de Constantine, la réalisation d'un bâtiment haut standing, dans des délais records de 90 jours (?) pour le compte de l'ONEC, le parachèvement des travaux d'aménagement de la nouvelle ville de Sidi Abdallah, entamés dans l'urgence, pour permettre la visite des plus hautes autorités de l'Etat, le recours des grandes entreprises stratégiques, Sonatrach et Sonelgaz, à l'expertise de Cosider pour la réalisation de leurs projets respectifs.» Cosider s'enorgueillit d'avoir réalisé des projets pour le compte des Travaux publics et du Transport, l'Habitat, les Ressources en eau, la Défense nationale, la Santé, la Justice. L'ensemble des filiales de Cosider ont concrétisé, selon le DG, «des valeurs positives.» Le groupe se doit, dit Rekhroukh «de se projeter dans l'avenir, pour assurer sa pérennité en investissant d'autres créneaux, proches de ses activités traditionnelles.»

PPP sans ancrage juridique ni mode opératoire

A ce titre, «nous avons entrepris, récemment, de réinvestir le secteur de l'Agriculture par la création d'une filiale ?AGRICO' spécialisée dans le développement des céréales, l'aliment du bétail, l'oléiculture (?)», fait-il savoir. Des concessions de 17.000 ha lui ont été attribuées dans la wilaya de Khenchela, d'autres sont en cours de négociations dans les wilayas d'El Oued, Biskra et Adrar. «Nous ambitionnons à terme une activité dans le secteur agricole pour une superficie d'environ 100.000 à 150.000 ha avec des productions variées de céréales, d'olives et ses dérivés, d'aliments de bétail, d'élevage et de production de lait,» indique-t-il. Cosider a bénéficié d'une participation à hauteur de 70% dans une société du secteur qui a, dans ses actifs, une ferme pilote à Biskra de plus de 8.000 ha, et prévoit, en relation avec la progression de la production, dans cette ferme, la mise à disposition de deux fermes, dans les régions de Laghouat et Djelfa.» Il est, aussi, retenu la réalisation d'une usine de charpentes métalliques et d'une autre de production de tuyaux en fonte ductile de 100.000t/an. Cosider Carrières a entrepris de développer la production de la pierre ornementale, de granit et de marbre, «à travers l'exploitation de gisements de haute qualité, situés à Tamanrasset et Tlemcen.» L'investissement dans les énergies renouvelables est, aussi, programmé par le groupe. «Nous sommes dans l'attente de la promulgation du dispositif législatif et réglementaire qui viendra donner un ancrage juridique et un mode opératoire au processus de partenariat Public-Privé,» affirme le DG du groupe. Au titre «des perspectives à inscrire au- delà de nos frontière», Rekhroukh dit avoir «revendiqué auprès des autorités la mise en place de procédures et des supports appropriés susceptibles de couvrir les entreprises publiques pour ce type d'interventions.»

Cosider s'impose, selon lui, aussi une gestion des ressources humaines visant à offrir le service et la réactivité nécessaires à l'effet de répondre, promptement, aux besoins courants et au développement des activités. «La capitalisation des effets de la formation depuis l'initiative du processus, il y a quelques années, nous permet, d'emblée, de faire des comparaisons de l'efficacité de notre main-d'œuvre avec celle importée par les entreprises étrangères,» juge le DG.