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El Qods: La manipulation sioniste

par Bruxelles: M'hammedi Bouzina Med

Non satisfait de coloniser la Palestine, Israël avec l'appui de Donald Trump colonise, viole et fait mentir l'histoire commune de la ville d'El Qods (Jérusalem), trois fois sainte.

Ainsi donc, faire appel à la bible pour revendiquer son territoire national et construire sa doctrine de politique étrangère est possible en ce siècle dit postmoderne dominé par la rationalité et l'intelligence artificielle. Jérusalem, El Qods est, selon Trump et Netanyahu, au nom d'une promesse de Dieu faite voilà plus de 3.500 ans au peuple juif, leur capitale «éternelle». Le gouvernement de droite israélien le croit, l'impose et celui de l'américain Donald Trump le suit, l'appuie et le confirme. Mais que disent justement la bible et l'histoire ? Historiquement, le peuple juif se revendiquant descendant (comme les Arabes d'ailleurs) du prophète Abraham, émigre vers l'an 2 000 av. J-C sous sa conduite de Ur (Irak et ses environs) vers la Palestine ou vivaient déjà les peuples Cananéen, Amorrite, Moabite, Philistin, Phénicien... et vécut à leurs côtés durant plus de deux siècles. Ensuite, c'est un arrière petit-fils d'Abraham, en l'occurrence le prophète Joseph (Youcef) qui, devenant ministre de pharaon en Egypte, fit venir sa tribu en Egypte où ils vécurent plus de huit siècles. Enfin, ce n'est que vers l'an 1250 av. J- C que le peuple juif réduit à l'esclavagisme est libéré par le prophète Moïse et emmené de nouveau vers la Palestine. « Ils errèrent durant quarante ans dans le désert», dit la bible avant de conquérir sous la conduite de Josué la ville de Jéricho en Palestine. « Des rivières de sang des habitants inondaient la ville de Jéricho» (confer. Bible et textes historiques). Du coup, de quelle légitimité, si tant est qu'un texte religieux puisse valoir force de droit, peut se prévaloir Israël pour revendiquer « l'exclusivité» de paternité de toute la Palestine et notamment Jérusalem ? Question subsidiaire: Dieu est-il si injuste pour chasser les autres peuples qui vivaient en Palestine pour la promettre, l'offrir aux seul peuple juif ? Jérusalem est la ville, le lieu de référence historique et religieux des trois grandes religions monothéistes que sont le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam.

De quel droit, encore une fois, Israël en revendique l'exclusivité de son héritage historico-religieux ? La proclamation de Jérusalem comme capitale «éternelle» d'Israël est un vol historique de l'histoire commune des trois grandes religions monothéistes. Passons sur ce délire pseudo-mystique et messianique du destin d'Israël et revenons à la réalité de l'histoire récente de Jérusalem, plus particulièrement sur son statut décidé par la communauté internationale. Toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu depuis 1947, soit une année avant la création de l'Etat d'Israël, lui confèrent un statut international d'abord sous administration jordanienne avant d'être transférée, en 1988, sous le patronage de l'Autorité palestinienne qui fait de sa partie Est sa capitale malgré son occupation depuis la guerre de 1967 par Israël. En reconnaissant «tout» Jérusalem comme capitale pour le seul Israël, Netanyahu et Donald Trump violent délibérément et outrageusement le consensus international obtenu par le reste du monde sur la ville trois fois sainte et provoquent autant les autres communautés religieuses que l'Histoire commune et combien complexe du Proche et Moyen-Orient. Donald Trump verse clairement dans la dangereuse théorie de «l'affrontement des religions» et des «civilisations». Il est dans une logique d'affrontement et de guerre contre le reste du monde. Maintenant que la mèche est allumée, nul doute que les extrémistes de tous les bords et de toutes les confessions vont se saisir de l'occasion pour exprimer leur haine, hélas certainement par la violence, au nom de l'héritage historico-religieux de Jérusalem.

Malgré les avertissements de la communauté internationale, dont celle de l'Europe et de la Ligue arabe, et son appel à la raison, Donald Trump fait la sourde oreille et persiste dans son «agression» et sa «folie». Ainsi donc, malgré son statut de ville trois fois sainte, Jérusalem, El Qods se trouve de nouveau vouée aux tourments éternels pour le coup, et qui jaillira quelques parts dans d'autres lieux du monde en colère, en violence, en larmes. Ah, si Jérusalem, El Qods pouvait parler.