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Les exploitants confrontés au problème de main-d'œuvre et de commercialisation: Une production record d'olives attendue

par J. Boukraâ

  Les Services agricoles de la wilaya d'Oran s'attendent à une production record de 152.000 quintaux d'olives, cette saison. Selon le président de la Chambre de l'Agriculture d'Oran, M. Brachemi Meftah El Hadj, une hausse sensible de la production oléicole estimée à 10 % , par rapport à la saison précédente est attendue, à l'issue de la campagne de cueillette qui a, déjà, été lancée. « Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette situation. En premier lieu l'augmentation de la superficie réservée à cette culture qui ne dépassait pas les 600 ha, au début des années 2000.

Pour cette saison, sur une superficie théorique de 8.400 ha, réservée à l'oléiculture 6.700 ha sont entrés en production », a tenu à souligner M. Brachemi. La qualité et le rendement ont, aussi, connu un saut important. Cette année le rendement est estimé à 16 litres d'huile au quintal, contre 9 litres, les saisons précédentes.

A Oran, la production des olives a connu un grand essor. Limitée à quelques plantations éparses, jusqu'à la fin des années 90, l'oléiculture voit, aujourd'hui, sa superficie passer, en l'espace d'une décennie (1999/2009), de 600 ha, seulement, à près de 8.400 ha. Présentée comme un véritable gisement d'or, l'oléiculture est très encouragée par l'Etat, depuis la mise en place du célèbre Plan national de développement agricole (PNDA), en 2.000. Dans le cadre du Quinquennat, les services agricoles d'Oran prévoient un programme de plantation de 15.000 ha d´oliviers. Ainsi donc, la superficie totale qui sera plantée en oliviers passera à quelque 21.332 ha, équivalent au quart de la superficie agricole utile de la wilaya qui est devenue, ces dernières années, un modèle en matière de développement de la filière oléicole.

L'olivier est un arbre qui supporte parfaitement à la fois les périodes de soleil prolongées et un froid glacial, mais craint l'humidité stagnante. Malgré ces statistiques concernant la production, cette année, le manque de main-d'œuvre risque de se répercuter sur le bon déroulement de la campagne de cueillette. Le manque de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur de l'Agriculture ne date pas d'hier. Cette carence n'arrête pas de s'accentuer, depuis quelques années, au point où la demande, en la matière, se fait, de plus en plus, criarde, notamment pendant la période d'élagage et de greffage des arbres fruitiers, lorsque la récolte doit se faire impérativement, et lors de la période de maturation des jeunes pousses, quand il s'agit des cultures maraîchères. Les propriétaires d'exploitations agricoles trouvent, en effet, du mal à combler leurs besoins en main-d'œuvre.

Aussi et par manque de filière de commercialisation qui devrait réguler ce marché, le prix de l'olive est descendue à 40 dinars cette année contre quelques 100 dinars la saison écoulée. « Avec 40 dinars le kilo, l'agriculteur ne peut pas supporter toutes les charges, surtout lorsqu'on sait que la main-d'œuvre et payée entre 20 et 30 dinars par kilo d'olives cueilli » dira un exploitant.