Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Malgré la surcharge des structures d'accueil: 800 SDF et 29 malades mentaux pris en charge en 2016 par le SAMU social

par J. Boukraa

Le nombre des personnes sans domicile fixe a connu une hausse dans la wilaya d'Oran. Le calvaire de cette frange de la société s'accentue en hiver, à cause du froid et de la faim. Pour protéger cette frange, la direction de l'Action sociale d'Oran procède au ramassage des personnes sans domicile fixe (SDF). Ceci dans le but de leur assurer et le repas et le toit durant cette période de froid. Cette opération est effectuée quotidiennement par les éléments de la DAS en collaboration avec les services de l'ordre public. Toutefois le nombre croissant de SDF et la surcharge des structures d'accueil rendent cette mission difficile. Pour les SDF, durant 2016, pas moins de 518 hommes, 260 femmes et 13 enfants mineurs ont été pris en charge, soit près de 800. Pour les malades mentaux, 29 personnes ont été placées au niveau de l'hôpital psychiatrique de Sidi Chami. Plusieurs quartiers et ruelles ont été sillonnés par les équipes d'intervention, notamment au centre-ville, dans les gares routières, ferroviaires et autres endroits susceptibles d'attirer cette couche de personnes sans abri. Le SAMU social d'Oran a lancé un appel pressant à l'intention des citoyens en général et les comités de quartier en particulier afin de les aider dans une nouvelle opération de «collecte» de sans domicile fixe à travers la wilaya d'Oran. Le but de cette nouvelle opération vise à placer ces SDF, soit à «Diar Errahma», soit dans les centres de vieillesse ou si possible les remettre dans leurs familles surtout que certains sont issus de wilayas limitrophes. A cet effet, l'appel consiste à pousser les citoyens et les comités de quartier à avertir le SAMU de la présence de ces SDF pour qu'ils soient pris en charge au lieu de leur donner des couvertures ou des matelas et les abandonner à leurs triste sort en plein air avec toute la rigueur hivernale. Dans cette optique, un numéro vert sera mis en service incessamment afin de permettre aux Oranais d'informer le SAMU de la présence des SDF et ainsi être pris rapidement en charge. Cette couche sociale, constituée d'adultes et d'enfants, car il y a même des familles, préfère continuer à vivre dans la rue, que d'être hébergée dans des foyers d'accueil, malgré les efforts fournis par la DAS, pour leur apporter le confort et la stabilité, en les dirigeant vers ces établissements (Diar Errahma). Les sans domicile fixe sont légion à Oran. Ils viennent de toutes les régions du pays à la recherche d'une vie meilleure ou tout simplement pour fuir un environnement familial ou social hostile. Mais comme il n'est pas facile d'identifier les personnes qui méritent vraiment d'être aidées (parce qu'il y a des familles qui viennent à Oran pour des objectifs bien déterminés, pour s'enrichir par la mendicité), après le «ramassage», une commission multisectorielle étudie les dossiers des SDF et décide des mesures à prendre. Selon un membre du SAMU social, «notre rôle consiste aussi à chercher une possibilité de réinsertion familiale. Dans le cas où il y a une rupture, on tente de les orienter vers un centre de voisinage pas trop éloigné de leur domicile. Cette démarche a pour objectif de contribuer à tisser des liens sociaux dans son environnement». Pour ce qui est de l'exploitation des enfants dans la mendicité, la même source a souligné que le phénomène a reculé, à la faveur de l'application des peines d'emprisonnement à l'encontre des auteurs.