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10 morts dans deux nouveaux accidents : Le terrorisme des routes a encore frappé

par Moncef Wafi

Trois jours après le terrible accident dans la wilaya de Naâma, l'autoroute Est-Ouest, sur le territoire de la wilaya de Aïn Defla, a connu, hier, vers 8h, un autre drame, lorsqu'un camion-citerne, transportant un liquide inflammable (vraisemblablement de l'acide sulfurique) a subitement pris feu, avant de percuter de plein fouet 6 véhicules touristiques, tuant 3 personnes sur le coup, complètement calcinées, une 4ème victime décédera après son admission aux urgences de l'hôpital «Mekkour Hamou» de Aïn Defla, et blessant 6 autres dont certains, grièvement touchés. L'accident, qui s'est produit sur le tronçon autoroutier qui longe la commune de Zeddine au sud du chef-lieu de wilaya, intervient quelques heures, seulement, après la mort de 6 personnes dans un accident de la route, survenu, samedi après-midi, sur l'autoroute Est-Ouest, à hauteur de Hammam El Bibane, sur le territoire de la wilaya de Bordj Bou Arreridj. L'accident qui a, également, fait 4 blessés graves, s'est produit suite à une collision d'un camion tractant une remorque et une voiture légère dont les 4 occupants ont trouvé la mort sur place, au moment où un bébé à bord du même véhicule est dans un état critique. Rappelons que jeudi dernier, 13 personnes sont décédées, sur la RN 06, au sud de Naâma, dans la collision entre un minibus assurant la liaison Moghrar-Ain Sefra avec à son bord 13 passagers, tous décédés, et un camion semi-remorque. L'accident s'était produit au lieudit «Draa Essaa», à une quinzaine de kilomètres de la commune de Moghrar, en allant vers Aïn Sefra. Cette série noire, impliquant autocars et surtout des camions, repose avec acuité le problème de la sécurité routière, laminée par le comportement de certains conducteurs de poids lourds et de bus. Il faut reconnaître la complicité passive des pouvoirs publics qui restent incapables, pour une raison ou une autre, d'arrêter cette hémorragie meurtrière. Les causes et les conséquences sont connues, depuis longtemps, mais les solutions tardent à être trouvées. Les Algériens creusent, chaque année, une moyenne de 4.000 tombes à cause des accidents de la route, plaçant le pays parmi les premiers dans ce triste classement. Pourtant, malgré toutes les bonnes volontés, les campagnes stériles de sensibilisation et le renforcement des dispositifs sécuritaires routiers, la route continue de tuer, par milliers, des innocents par la faute d'écervelés au volant. Des détenteurs de nouveaux permis, inexpérimentés, amateurs des grandes vitesses sans en posséder la maîtrise, sèment une véritable terreur sur les routes. L'absence d'une volonté politique d'imposer l'installation des chronotachygraphes, ajournée depuis des années malgré l'existence du texte de loi qui stipule que «tout véhicule de transport de marchandises dont le poids total autorisé en charge est supérieur à 3.500 tonnes et de transport de personnes de plus de 15 places, doit être équipé d'un dispositif de contrôle et d'enregistrement de la vitesse». La seule façon de contrôler ces véhicules de gros tonnage et de suivre, à la trace, le temps de travail de leurs chauffeurs. A qui incombe, alors, la faute lorsqu'on voit des bus de transport public insalubres slalomer dans les rues des villes de l'Algérie. Tout le monde est coupable !