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Le documentaire sur Mohamed Dib privé de subvention

par Khaled Boumediene

Le documentaire sur le grand écrivain Mohamed Dib, l'enfant prodige de Tlemcen, derrière lequel court, depuis trois ans, notre confrère et auteur Brahim Hadj Slimane, a disparu dans les tiroirs de l'APW de Tlemcen. Il ne méritait pas un tel sort. Pourtant, le 11 juin 2015 nous annoncions dans ces mêmes colonnes, que l'auteur-réalisateur s'apprêtait à recevoir sa subvention, bien maigre soit-elle, qu'il avait sollicitée auprès de cette assemblée élue de wilaya et qu'il allait enfin se consacrer à la réalisation du film.

C'est un artiste décontenancé que nous avons rencontré jeudi dernier à son retour d'Alger où il avait présenté, le 30 janvier dernier, son dernier film documentaire « Exils intérieurs, exils extérieurs», qui aborde les destins douloureux des intellectuels, artistes et journalistes durant les années 90 en Algérie et sur lesquels nous reviendrons. Une époque sombre que Brahim Hadj Slimane avait choisie de vivre lui-même à l'intérieur du pays, parmi les siens et au milieu de son peuple. Durant son séjour à Alger, il avait été invité à l'émission de Canal Algérie «Bonjour l'Algérie», et au magazine de la Radio chaîne 3 «La République des arts». Il était content d'y annoncer le déblocage incessant de la subvention qu'il avait sollicitée pour ce film. « Mais, j'étais inquiet quand même et je l'ai exprimé sur Canal Algérie », nous a-t-il confié, très touché de se rendre compte qu'on le faisait tourner en rond et qu'on l'avait épuisé dans d'interminables attentes et allers et venues. «Cela fait trois ans que j'avais d'abord déposé un dossier au ministère de la Culture, à l'époque de l'événement Tlemcen 2013, capitale de la culture islamique, puis à l'APW de Tlemcen en 2014. J'ai été ensuite reçu par le président de l'APW puis par le wali de Tlemcen, qui ont tous les deux approuvé mon projet. Seulement, l'APW a attribué des subventions à de nombreuses associations de la wilaya en 2015, sauf moi ! Pourquoi donc m'a-t-on privé de celle-ci ? » a ajouté Brahim Hadj Slimane. Ce dernier vient de fonder l'association culturelle «Eclosions tlemcéniennes». Le comble est que le documentaire en question concerne l'époque tlemcénienne de Mohamed Dib, celle de la fameuse trilogie Algérie, dont la génération des années 70 se souvient avec nostalgie, à travers le feuilleton El Hariq de Mustapha Badie.

C'est ce Tlemcen que Brahim Hadj Slimane veut en chercher les traces dans les mémoires et les lieux.