Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

CHLEF: Les étendues d'eau, un danger permanent

par Bencherki Otsmane

Le décès par noyade, survenu samedi passé dans un barrage à El-Karimia, d'un jeune collégien de 4ème année moyenne répondant aux initiales B.M., âgé de 15 ans, résidant dans la commune de Harchoune, vient de nous rappeler une fois de plus que la surveillance ininterrompue et permanente des adultes pour les enfants se trouvant à proximité de toute étendue d'eau dégagée est plus que jamais recommandée afin d'éviter de tels drames. Il faut souligner que la jeune victime s'est rendue en compagnie de quelques camarades de classe après avoir appris qu'il a réussi à l'examen du BEM.

La joie aidant et la canicule qui a sévi au cours de cette journée fatidique, le jeune collégien s'est jeté dans le barrage pour ne plus y ressortir. Ce sont ses camarades qui donnèrent l'alerte, après avoir constaté que leur collègue n'a pas refait surface à la suite d'un plongeon dans l'eau. Les pompiers assistés par des hommes-grenouilles de la protection civile mirent près de deux heures pour localiser le noyé puis le repêcher. Il faut noter que ces noyades dans des retenues d'eau ou dans des barrages sont enregistrées assez fréquemment notamment en été et par des journées caniculaires. Il est vrai que ces lieux, où la baignade est formellement interdite, se sont transformés par la force des choses en « piscines » improvisées pour des centaines de jeunes vivant trop loin des plages ou n'ayant pas les moyens de s'offrir de telles sorties estivales.

Quant à la protection civile, elle n'a cessé depuis le début de la saison de sensibiliser les riverains de ces étendues d'eau sur les dangers encourus pour leurs enfants sachant que ces lieux ne sont pas évidemment surveillés par les pompiers ou maîtres-nageurs. Le commandant Ahmed Meddah de la protection civile de Chlef, tout en déplorant la mort récente du jeune collégien, tient à préciser que « les risques pour ces baigneurs imprudents sont réels, car c'est de l'eau douce, parfois polluée, plus lourde et chargée de particules stagnantes. De plus, les fonds de ces bassins sont composés de boue et de vase. Tous ces éléments font que les personnes qui se risquent à y nager le font avec beaucoup de difficultés et leurs mouvements et déplacements dans ces eaux sont lourds et ralentis. A cela s'ajoutent la fatigue ou la détresse due à une mauvaise maîtrise de la nage, qui conduisent inévitablement à la noyade car la personne en difficulté éprouve beaucoup d'embarras à s'extirper de ces eaux et à rejoindre la rive ; et cette faiblesse physique est d'autant plus vraie au vu de l'âge des victimes de noyades en eau douce qui dépasse rarement les 16 ans ».

Le commandant Ahmed Meddah tient à préciser que « vu que ces étendues d'eau se trouvent dans des recoins isolés, en rase campagne ou dans des champs agricoles, rares sont les personnes à pouvoir leur porter secours. De même, les éléments de la protection civile ne sont prévenus et ne peuvent intervenir que trop tard, c'est la raison pour laquelle nous appelons à plus de vigilance les parents d'adolescents vivant non loin de tels bassins, et ce, en interdisant à leurs enfants la baignade en ces lieux, ou en faisant en sorte qu'un adulte sachant bien nager les accompagne ». D'autant plus que ce phénomène macabre prend des proportions inquiétantes d'année en année. Le commandant n'exclut pas d'autres victimes par noyade dans ces étendues d'eau surtout lorsque le thermomètre affiche des températures à peine supportables. En effet, avec des pics de température atteignant les 40 degrés voire 45° à l'ombre, voire plus, tous les moyens pour se rafraîchir sont permis, et ce sont les barrages d'eau et les retenues collinaires qui se présentent comme alternative à ces jeunes et adolescents.