Les deux dernières journées du championnat de Ligue 1 font réellement
peur du fait de la situation de l'ensemble des équipes, mais aussi du comportement
des dirigeants et supporters de certains clubs. En tout, 11 équipes sont
concernées par la relégation et autant d'équipes prétendent en même temps à des
places sur le podium en vue d'une qualification à une compétition africaine.
Or, il se trouve que cet enjeu dépasse le cadre sportif, au vu des
déclarations intempestives de certains dirigeants et entraîneurs de clubs. La
réaction de la Ligue de football professionnel ne s'est pas fait attendre dans
la mesure où ces dirigeants ont été sanctionnés. Cela a directement influé sur
les supporters dont le comportement reste condamnable. Du coup, on assiste à
des démissions ou des fausses démissions en cascade de la part de certains
dirigeants et entraîneurs. Le président de l'USMH, Mohamed Laib, a annoncé
qu'il est démissionnaire. Il a informé les membres du conseil d'administration
du club qu'il ne sera plus président de l'USMH à compter du 16 juin prochain.
L'annonce de Laib tend en fait à anticiper sur la grogne des supporters de
l'USMH ou plutôt absorber leur ire. Ces derniers ont reproché aux joueurs et
dirigeants du club d'avoir «arrangé» le résultat du match contre le NAHD. Ne
pouvant pas supporter cette pression, Laib a annoncé qu'il était
démissionnaire. Les présidents de la JSK, Hannachi, du CSC, Bentobal, et Amani
du RC Arba ont également annoncé qu'ils sont «démissionnaires». Il en est de
même pour le président du CRB, Reda Malek, qui menace de «se retirer du monde
du football en signe de protestation contre la LFP». Il a indiqué qu'il ne comprenait
pas les sanctions que lui a infligées la LFP. Il est reproché au président du
CRB d'avoir critiqué l'arbitre du match contre l'ESS, disputé samedi dernier au
stade du 20-Août. Cet arbitre a privé le CRB d'un penalty, synonyme de
victoire, selon Malek, qui a estimé que cela aurait permis au Chabab de jouer
le titre. Le président de l'O Médéa, Mahfoud Boukelkal, a également écopé d'une
suspension pour avoir critiqué l'arbitre du match contre l'USM Blida. Il faut
relever que la fin de la saison est marquée par des critiques acerbes à
l'encontre de l'arbitrage, qui ne fait pas l'unanimité. Les hommes en noir sont
sévèrement critiqués par les clubs, sachant que chaque point vaut son pesant
d'or en cette fin de saison. Ainsi l'entraîneur du MC Oran, Jean-Michel
Cavalli, s'en est pris à l'arbitre du match contre l'ASMO. Il a estimé que ce
referee a privé le MCO de prétendre jouer le titre, la formation oranaise étant
à quatre points du leader. Les déclarations des uns et des autres, les erreurs
d'arbitrage et les sanctions de la LFP sont autant d'éléments qui incitent les
supporters à la violence. Il arrive à ces derniers d'empêcher carrément leurs
équipes respectives de s'entraîner. C'est le cas des supporters de l'USMBA, du
MCEE et du CSC qui ont empêché les joueurs de s'entraîner, en signe de
protestation contre les mauvais résultats. C'est dire que dans le monde du
football algérien, la déficience des dirigeants a affaibli les clubs et les
structures de gestion de cette discipline sportive, ce qui a permis à la rue de
se substituer aux dirigeants !