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Le procès s'est ouvert hier à Blida : Jonction entre les deux dossiers Khalifa

par M. Wafi Et T.Mansour



Costume noir, chemise blanche, le visage fermé et rasé de près, Abdelmoumene Khelifa, l'ex- golden boy algérien, est depuis hier au box des accusés au tribunal criminel de Blida, un peu plus de huit années après le premier procès en mars 2007 jugé par contumace à la perpétuité sur les mêmes lieux.  

Le procès après cassation de Khalifa Bank s'est donc ouvert au tribunal de Blida et, à 9 heures passées de quelques minutes le juge appelle les prévenus et leurs avocats. Ensuite il procède à l'appel des témoins. Plus de 300 sont attendus. Des responsables politiques et des personnalités nationales citées sont absents dont Karim Djoudi, Mourad Medelci, Boudjerra Soltani, Abdelmajid Tebboune, Laksasi, Mahieddine Tahkout, Sidi-Saïd. Mohand-Cherif Hannachi, le président de la JSK est, quant à lui, présent. Le juge leur demande de laisser leurs coordonnées parce qu'il ne peut pas les retenir vu le temps que peut prendre le procès qui peut s'étaler sur un mois, voire un mois et demi, selon lui. La guerre des procédures peut commencer et Me Lezzar Nasserddine, l'un des avocats de Khelifa, demande le report du procès en évoquant l'irrégularité des procédures préparatoires. Et il demande à ce que son client passe par le juge d'instruction. Le procureur répond que l'accusé a préféré fuir et décider de l'irrégularité des procédures préparatoires n'a aucune base juridique dans ce cas. Le parquet explique que la contumace, une fois annulée après l'arrestation de la personne, on revient vers l'arrêt de renvoi et non vers le juge d'instruction. Le tribunal criminel refuse la demande de l'avocat en décidant «d'accepter la requête sur la forme et de la refuser dans le fond».

Le juge avait annoncé, pour sa part, à l'ouverture du procès la jonction de l'affaire Khalifa Bank et celle de Abdelmoumène Khelifa. Cette jonction a été faite en référence à l'article 277 du code de procédures pénales, dans la mesure où il s'agit du même dossier qui comporte les mêmes accusés, la même partie civile, la même victime et les mêmes accusations. La programmation du procès après cassation de l'affaire de la caisse principale de Khalifa Bank intervient après le report d'un premier procès qui devait avoir lieu le 2 avril 2013 motivé ce jour-là par l'absence de six accusés qui devaient être convoqués mais aussi pour confirmer le décès de deux autres accusés parmi les 123 impliqués dans cette affaire, lors du procès de 2007. Ce sont ainsi 75 prévenus, au total, dont 21 détenus en plus de l'accusé principal Abdelmoumène Khelifa, ayant introduit un pourvoi en cassation devant la cour suprême seront rejugés. A propos de cette jonction, Medjhouda Merouane, l'un des avocats de Khelifa l'a qualifiée de «pratique» et estime qu'elle sert «le fonctionnement de la justice dans cette affaire et, par ricochet, toutes les parties». Il demande également à ce que le liquidateur de la banque, désigné en 2003, «rende des comptes concernant son travail», car, a-t-il expliqué, «en quittant l'Algérie durant cette même année, Khelifa a laissé de l'argent dans les caisses», s'interrogeant «pourquoi le liquidateur de la banque n'a toujours pas remis son rapport au tribunal ?».