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TLEMCEN: Cap sur la recherche scientifique

par Khaled Boumediene

La tenue d'apparat était de rigueur jeudi matin à la faculté des sciences de la nature, de la vie et de l'univers de l'université Abou Bakr Belkaïd de Tlemcen à l'occasion de la journée du savoir, l'un des temps forts de la vie de l'établissement qui permet de mettre à l'honneur le bilan des réalisations et perspectives, mais aussi d'honorer l'excellence des maîtres de conférence et l'investissement des enseignants chercheurs.

De prime abord, il faut souligner que pour cette année, le recteur de l'université de Tlemcen, Ghouali Noureddine, a préféré de donner un éclairage aux étudiants et personnels enseignants conviés à l'occasion de cet évènement qui coïncide comme chaque année avec le 16 avril, sur les infrastructures et équipements de la recherche scientifique, et honorer des maîtres de conférence promus professeurs d'université, ainsi que des enseignants chercheurs de son université primés par des instances étrangères. Dans son intervention, le recteur a clairement affiché sa volonté pour le développement de la recherche scientifique et technologique afin d'augmenter le nombre d'enseignants chercheurs à l'université de Tlemcen, stimuler les compétences et produire le savoir. « La recherche a un rôle vital au sein de la société, car c'est un investissement qui contribue efficacement au progrès de tous les axes stratégiques de la société, à savoir la prise en charge des besoins des entreprises et autres institutions de production des biens et des services, sans oublier les volets culturel et sociologique. Le rôle de la recherche est, aussi, visible dans l'amélioration des conditions de vie des sociétés avec un apport clair, effectif et surtout quantifiable dans tous les domaines humains », a notamment indiqué Ghouali Noureddine. Et d'ajouter : « Avant, nos efforts étaient surtout axés sur la dotation de notre université de sièges pédagogiques et d'amphithéâtres, pour contenir le nombre colossal de nos étudiants, aujourd'hui, nous nous concentrons beaucoup plus sur la recherche scientifique et technologique, la création et l'innovation, car il est temps de saisir ses enjeux stratégiques et faire ressortir son apport dans le processus du développement humain avec la contribution de tous les acteurs, y compris celle de l'Etat, des autres institutions privées et des ONG pour la prise en charge des besoins de celle-ci et trouver les moyens adéquats d'exploiter les outputs de l'activité de la recherche et, par voie de conséquence, faire de la valorisation des résultats une véritable politique nationale à l'instar des politiques scientifiques des pays en voie de développement vers la société électronique, surtout qu'aujourd'hui, notre Etat, qui a désormais une volonté politique pour l'essor d'une culture propre à la connaissance et au savoir, consacre un budget colossal pour la recherche ». Ainsi, l'université de Tlemcen, qui a, semble-t-il, saisi la plénitude de la contribution de la recherche dans le développement, est décidée à ancrer une politique claire de la recherche scientifique et baliser le terrain de la valorisation et l'exploitation des résultats et surtout pouvoir aboutir à une véritable inscription sociale de la science comme recommandé par l'Unesco, d'autant plus qu'elle dispose aujourd'hui, de 75 laboratoires tous domaines confondus qui sont munis de tous les équipements nécessaires, documentation et moyens techniques dont la plupart activent dans la médecine, afin de faciliter l'accès au savoir des étudiants et le travail des enseignants. Lors de cette journée, le vice-recteur, Bouchrit Rouissat, a exposé un bilan financier des opérations d'investissement (FNRSDT) par axe de recherche (SSH, technologie, médecine, sciences, SNV-STU) des équipements scientifiques et infrastructures de recherche (30 laboratoires de recherche, 7 CRSAD) réalisés de 2010 à 2014 à l'université de Tlemcen. S'agissant des perspectives, le vice-recteur, a souligné que l'université de Tlemcen souhaite mener à court terme une réflexion sur l'utilisation du HPC et engager des actions sur l'environnement des équipements (en cours de livraison), la maintenance des équipements, la traçabilité des recherches (carnet de l'équipement) et les équipements des structures de recherche. A moyen terme, la mutualisation des équipements (plateforme de consistance, de caractéristiques et de domaines d'application) et l'utilisation des équipements des plateaux techniques (à l'université de Tlemcen et au niveau national). A long terme, l'organisation de débats sur des axes de recherche communs pour la rationalisation des équipements et structures acquis. Après une brève présentation sur les infrastructures en cours de réalisation, des prix ont été remis à 17 maîtres de conférence promus professeurs d'université, ainsi qu'à deux enseignants chercheurs à l'université de Tlemcen en l'occurrence Mme Medjdoub Amel, lauréate du prix Sanofi 2014 et Djabou Nassim (faculté des sciences, département de chimie), primé par deux organismes français : le centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE) et le centre de la culture scientifique technologique et industrielle (CSTI). A noter qu'un débat sur l'amélioration des conditions liées à la recherche scientifique à l'université de Tlemcen a été organisé à la fin de cette journée du savoir avec tous les groupes concernés : étudiants, professeurs, maîtres de conférences, chargés de cours, employés, cadres, diplômés et partenaires. Parmi les préoccupations importantes soulevées lors de ce débat très riche l'on peut citer : les contraintes de gestion aux laboratoires de recherche, l'intégration effective des doctorants dans les laboratoires de recherche, le fonctionnement des laboratoires en relation avec les objectifs de leur recherche, la synergie entre les laboratoires de recherche, le monde industriel et socio-économique pour une recherche utile et efficace au pays, les relations à consolider entre les laboratoires et l'administration. En ce qui concerne les conclusions fondamentales dégagées par les participants et gestionnaires de l'université, l'on peut noter : la création de cellule de gestion des budgets dans chaque pôle universitaire, l'organisation d'une journée technique d'information et de formation pour les contraintes techniques de fonctionnement, la mutualisation des équipements scientifiques acquis par la création d'une plateforme des équipements, la révision de la nomenclature des intitulés de diplômes de doctorat pour faciliter leur recrutement, la dotation des structures de recherche en cours de réalisation par une ressource humaine appropriée, la réflexion sur le regroupement de certains laboratoires en unité de recherche, et de faire fédérer dans la mesure du possible les axes de recherche vers les thématiques liées au pôle de compétitivité en santé et société.

Avant ce débat, le recteur de l'université a visité les différents stands où les doctorants lui ont présenté leurs travaux de recherches scientifiques et technologiques développées dans leurs laboratoires sur différents thèmes, tels que l'informatique, la biologie, la télécommunication, la psychologie, l'écologie environnement, la sociologie, la chimie-physique, les sciences de langage, les lettres et civilisations, les sciences économiques, les sciences de gestion-management?