A quoi servirait
de dépenser des sommes colossales pour l'aménagement urbain, la réfection de la
voirie, la pose de carrelage sur les trottoirs si nos réseaux souterrains sont
encore si peu fiables ? D'aucuns ne doutent des efforts entrepris par les
pouvoirs publics pour donner un visage plus reluisant à la ville. Une embellie
souvent éphémère à cause des interventions à répétition sur les réseaux
souterrains.
Pour les militants associatifs oranais, la
remise en l'état de la voirie après intervention des concessionnaires des
réseaux, est désormais un impératif qu'il faudrait maîtriser pour sauvegarder
les acquis en matière d'aménagement et garantir un cadre de vie saint pour les
citoyens. Les pouvoirs publics, de leur côté, insistent souvent sur cet
impératif, comme en témoignent les appels à l'ordre lancés régulièrement par
les différents chefs de l'exécutif qui se sont succédé à la tête de la wilaya
durant les dix dernières années. Le législateur n'a pas omis à son tour de
réglementer toute intervention sur la voie publique comme le stipulent la loi
90-08 portant code communal, le décret 04-392 relatif à la permission de voirie
et le règlement général de la voirie. Mais en dépit de tout cela, force est de
constater que peu d'égard est donné par les concessionnaires de réseaux à cet
impératif de remise en l'état de la voirie. Et ce sont généralement les
collectivités locales qui sont contraintes, souvent sous la pression de leur
tutelle ou des citoyens, à remédier à ces défaillances. Pourtant, dans les
autorisations de voirie délivrées par les communes aux concessionnaires de
réseaux, ces derniers sont soumis à une série d'exigences qui leur imposent de
rétablir la chaussée à son état d'origine et dans des délais bien définis.
Aussi, soulignent les associations de quartier, l'argent dépensé par les
communes à réhabiliter les dégâts occasionnés par les concessionnaires de
réseaux représente une perte sèche, payé en fait par le contribuable, et qui
est censé servir à développer le cadre de vie du citoyen. Pour eux, il est plus
qu'insensé que le contribuable paye pour des entreprises à caractère
commercial. L'on estime ainsi que ces concessionnaires de réseaux doivent être
aussi exigeants avec eux-mêmes qu'ils le sont avec leurs abonnés, car lorsqu'un
abonné de Sonelgaz, de la Seor ou d'Algérie Télécom ne paye pas sa facture, la
réponse est souvent la coupure.