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Le président nigérien aujourd'hui à Alger : Le sécuritaire au centre des priorités

par Moncef Wafi

Le président nigérien sera, aujourd'hui, à Alger, sur invitation de son homologue algérien, dans le cadre des «consultations régulières», bilatérales, sur les questions d'intérêt commun, a annoncé une source diplomatique reprise, par l'APS. Une visite de trois jours de Mahamadou Issoufou qui intervient, dans un contexte particulier où la lutte contre le terrorisme, dans la région du Sahel, est d'actualité.

Les problèmes sécuritaires seront, à n'en pas douter, à la ?une' des discussions, avec, comme priorité, le dossier malien qui intéresse, particulièrement les deux pays le Niger et l'Algérie. Niamey qui «appuie les actions entreprises par l'Algérie au Mali et en Libye», fait partie de l'équipe de médiation, dans le cadre du dialogue inclusif inter-malien, conduit par Alger. Le sujet est d'autant plus sensible que depuis un peu plus d'un mois, les accrochages sanglants se succèdent entre groupes touareg et milices que les leaders du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) accusent d'être «à la solde de Bamako». A Kidal, des manifestants ont saccagé les installations de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, à l'aéroport de la ville. La Minusma est accusée d'avoir mitraillé une position des mouvements touareg, aux environs de Tabankorte où avaient été enregistrés, mardi, de violents combats entre les deux camps. L'intervention de la Minusma a été dénoncée par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), également présente autour de la table des négociations, à Alger. Pour eux, il est important de neutraliser les miliciens de Tabankorte car «ils menacent les négociations de paix au Mali». Ces négociations, faut-il le rappeler, sont censées entamer leur dernière ligne droite, en février prochain, à Alger. L'autre dossier chaud de la région est la Libye dont les problèmes internes se répercutent, directement, sur la sécurité de ses voisins. Le Niger, tout comme l'Algérie, font partie des pays du champ, ou membres du Cémoc, avec le Mali et la Mauritanie. Le danger que représente Boko Haram sur le Niger et partant sur l'Algérie, dans un avenir, plus ou moins proche, sera, certainement, lui aussi, au centre des préoccupations des deux capitales. Rappelons que le chef de la milice islamiste nigériane, Abubakar Shekau, avait menacé, ouvertement, dans une vidéo rendue publique, les présidents du Tchad, du Cameroun et du Niger, trois voisins du Nigeria qui militent pour une mobilisation internationale contre les islamistes nigérians. Au Nigérien Mahammadou Issoufou, il lance: «tu vas voir. Président du Niger, tu vas voir». «Tu fais partie de ceux qui sont allés compatir avec Hollande, le petit-fils de Charlie». A l'issue d'une réunion des Etats de la région, à Niamey, les participants ont décidé de transférer de Baga à N'Ddjamena, la capitale tchadienne, l'état-major de la force armée régionale, censée lutter contre Boko Haram. Par ailleurs, la solidarité entre Alger et Niamey n'est plus à démontrer puisqu'elle demeure un des aspects forts de coopération bilatérale. L'Algérie avait procédé, en 2010, à l'effacement de la dette nigérienne sur décision de Bouteflika, alors que plusieurs dons et aides humanitaires en produits alimentaires et médicaments ont été octroyés au Niger. Pour ce qui est du rapatriement des ressortissants nigériens, en situation irrégulière, sur le territoire algérien, vers leur pays d'origine, leur total a atteint 2.500 personnes qui ont transité par le centre d'accueil de Tamanrasset, en provenance de plusieurs wilayas du pays.