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Oran : Les consommateurs boudent les viandes rouges

par Salah C.

L'abattage, la veille, de 163 vaches à Misserghine, dans la wilaya d'Oran, a suscité, hier, de nombreuses appréhensions de la part des consommateurs, en dépit de toutes les assurances, maintes fois réitérées par les services chargés de la santé animale que la maladie n'est pas transmissible à l'homme. Les bouchers sont unanimes pour affirmer que ces inquiétudes ont été à l'origine de la baisse de la consommation des viandes rouges et notamment bovines, depuis l'apparition des premiers cas à l'est du pays et la demande s'est accrue pour la viande ovine, mais surtout pour les viandes blanches. Cette situation pour le moins inédite pour la plupart des bouchers ira en s'accentuant, selon plusieurs d'entre eux, tant que les foyers sont de plus en plus nombreux et ceci a eu des effets directs sur le prix du veau qui, en l'espace de quelques jours, est passé de 780 DA à près de 850 DA le kilo chez les éleveurs tenus à fournir un certificat de vaccination dûment établi par les services vétérinaires itinérants. Ceci s'explique également par la fermeture du marché à bestiaux d'El-Kerma qui constituait le seul endroit de négoce et qui permettait une certaine régulation des prix. Un boucher spécialisé dans les viandes fraîches affirme ne pas avoir alimenté sa boucherie en viandes bovines depuis deux jours, et ce, dit-il, en raison de l'alarmisme des médias et en dépit de l'absence de risques pour le consommateur, du fait que cette pathologie animale, répétons-le, n'est nullement transmissible à l'homme. Et d'ajouter, par ailleurs, avoir perdu deux clients qu'il fournissait en viande hachée destinée à la restauration rapide. Ces derniers n'ont plus acheté de viande chez lui depuis deux semaines, vu que leurs propres clients sont moins portés sur les plats à base de viande rouge. Concernant les prix, les bouchers avancent que, pour l'heure, ils n'ont pas changé, et ce depuis un mois et restent fixés, en moyenne, à 1.000 DA pour le veau et 1.500 DA pour l'agneau, voire 1.600 DA dans certaines boucheries de la ville. Ces mêmes bouchers précisent toutefois qu'en raison d'un esprit de confiance entre eux et leurs clients, la consommation a certes diminué, mais des consommateurs plus avertis n'affichent aucune inquiétude. L'inquiétude des consommateurs est également très ressentie par les gérants de commerces de restauration qui déclarent que les clients boudent de plus en plus les viandes bovines. Une ménagère rencontrée chez un boucher nous apprend que la veille, lors d'une fête familiale, les invités auraient décliné les repas servis et qui contenaient du bœuf. Un boucher plus entrevoyant a même affiché des écriteaux à l'attention de sa clientèle, pour mieux les sensibiliser sur les véritables caractéristiques de la fièvre aphteuse, qui n'est pas une maladie transmissible à l'homme et qu'ils peuvent consommer la viande avec tranquillité, ainsi que le lait.