Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Israël continue de bombarder les écoles de l'ONU : Drame humanitaire à Ghaza

par Yazid Alilat

Nouveau massacre hier, mercredi, à Ghaza: l'armée israélienne a, une fois encore, bombardé une école et tué des Palestiniens protégés par les Nations unies. Bilan: au moins vingt morts : des femmes, des enfants, des Palestiniens surpris dans leur sommeil par trois obus tirés par des chars.

La barbarie de l'armée sioniste ne semble plus avoir de limite, au moment même où le monde assiste, impuissant, pour ne pas dire complice, du génocide méthodique de tout un peuple.

Le bilan de cette agression s'est, quant à lui, alourdi, portant à plus de 1.287 victimes de cette agression militaire contre tout un peuple, avec des moyens, sans commune mesure, avec son objet. Dans le camp de réfugiés de Djabalia, dans le nord de la bande de Ghaza, c'est, aussi, une autre école de l'UNRWA qui a été la cible, mercredi, d'une attaque des blindés de Tsahal. Vingt personnes, au moins, sont mortes et environ 125 autres blessées, dans l'attaque de cette école de l'ONU. Des témoins racontent: «après les tirs de chars, les murs des salles de classe étaient couverts de sang et, au milieu des bris de verre et des gravats, certains survivants étaient à la recherche de corps à enterrer». Khalil al Halabi, directeur des opérations de l'UNRWA, dans le nord de l'enclave, environ 3.000 personnes étaient venues s'abriter dans cette école lorsqu'elle a été touchée. L'Agence onusienne a indiqué avoir retrouvé des fragments d'obus tombés sur l'école. «Il y avait cinq obus, des obus de chars israéliens, qui ont frappé les gens et ont tué de nombreuses personnes, alors qu'elles dormaient. Ces gens étaient venus à l'école parce que c'est un abri de l'Onu», a déploré Khalil al Halabi. Cinq blessés étaient dans un état grave, a-t-il ajouté.

Près de la cour de l'école, une vingtaine d'ânes, encore attachés à une balustrade, gisaient sur le sol. Devant cet autre massacre de Palestiniens, réfugiés dans une école, pourtant protégée par son statut onusien, l'armée sioniste a, encore, justifié l'injustifiable, déclarant que l'armée israélienne n'avait fait que riposter à des tirs d'obus de mortier qui provenaient des environs de l'école.

Le camp de réfugiés de Djebalia était, mercredi, soumis depuis mardi, à des bombardements intensifs. Le camp compte quelque 120.000 habitants, actuellement terrorisés par les bombardements et les chutes d'obus de tous calibres. «Il n'y a de sécurité nulle part, aucun lieu n'est sûr, ni les maisons ni les écoles», clame Halima Ghabin, une mère de famille. «Que faut-il que je dise au monde ? Trouvez une solution. Nous sommes des civils et des enfants, sans défense.» Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés, ses établissements hébergent, actuellement, quelque 200.000 Palestiniens. Jeudi dernier, 15 personnes avaient été tuées et 200 autres blessées dans le bombardement d'une école de l'ONU, à Beit Hanoun. Là, également, Tsahal avait indiqué qu'elle répondait à des tirs de la résistance palestinienne.

LE MASSACRE CONTINUE

Par ailleurs, 7 Palestiniens, appartenant à une même famille, ont été tués par un bombardement de chars israéliens, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. «Sept membres de la famille Abou Amer ont été tués dans des tirs intenses de chars sur leur maison, dans l'est de Khan Younès. Les corps ont été retirés des décombres et portés à l'hôpital «Nasser» de Khan Younès», déclare Ashraf al-Qodra, porte-parole des secours de la bande de Gaza. A Ettouffah, dans la banlieue nord-est de Ghaza, 6 Palestiniens, dont 3 enfants, ont été, également, tués, mercredi matin, dans un raid de chars israéliens, annoncent les secours locaux. Des sites palestiniens rapportent, par ailleurs, que des maisons de responsables du Hamas et de simples citoyens ont été bombardées, hier, mercredi, par des tirs de drones et de F16, ainsi que par des chars. Selon le site palestinien «alMayadeen», l'artillerie israélienne a tiré plusieurs obus sur les environs de l'hôpital Chouhadda Al-Aqsa, à Deir al-Balah. Plus de 70 Palestiniens ont été tués, dans la journée d'hier et plus de 170 blessés, selon un décompte établi à la fin de la matinée. De son côté, la résistance palestinienne a mis hors d'état de nuire 6 soldats israéliens, dans la nuit de mardi à mercredi, suite au bombardement par des tirs de mortier d'un rassemblement de militaires israéliens dans le nord de la bande de Gaza, indique le site d'information palestinien mepanorama.net, qui précise que les forces d'occupation israéliennes ont reconnu la mort de ces soldats. Plusieurs autres soldats israéliens ont été blessés dans différentes opérations des brigades «Ezzedine El Qassam» et du Djihad islamique, dont les brigades Saraya Al Qods ont revendiqué plusieurs opérations contre des soldats israéliens avec des tirs de mortier, à l'est de Jabaliya. La chaîne TV «El Manar» rapporte, de son côté, que les brigades ?Ezzedine al Qassam' ont tué et blessé entre 15 et 20 soldats, suite à l'explosion d'un engin piégé au sud de Ghaza.

PAS D'ARRET DE L'AGRESSION, DES TREVES FACTICES

Par ailleurs, et probablement à la suite de la réprobation générale, après le second bombardement d'une école de l'ONU, l'armée israélienne a annoncé, mercredi, un cessez-le-feu humanitaire unilatéral de 4 heures, limité à certains secteurs de la bande de Ghaza. Cette trêve, entrée en vigueur à 15h (12h00 GMT), ne concerne pas les secteurs où opèrent des soldats israéliens, précise l'armée sioniste dans un communiqué. «Tsahal a autorisé une pause temporaire, dans la bande de Ghaza. Cette fenêtre humanitaire ne s'appliquera pas aux secteurs où des soldats de Tsahal sont, actuellement, engagés dans des opérations», précise l'état-major. Mais, pour les Palestiniens, cette initiative relève du «coup médiatique». «Cette pause n'a aucune valeur parce qu'elle exclut les secteurs chauds, le long des frontières de Ghaza et que nous ne pourrons l'exploiter pour en évacuer les blessés», a réagi le porte-parole du mouvement Hamas, Sami Abou Zouhri. En fait, l'armée sioniste compte intensifier, dans les prochains jours, davantage, ses opérations contre les Palestiniens à Ghaza. La radio militaire israélienne a annoncé, mercredi, «une intensification significative des manoeuvres» et une «percée des forces d'artillerie en direction de la mer», vers l'ouest, soit plus en profondeur, à l'intérieur de la bande de Gaza. Une annonce, au moment où l'amorce d'une autre médiation égyptienne serait en voie d'être lancée. Des médiateurs égyptiens ont préparé une nouvelle mouture d'une initiative destinée à obtenir un arrêt des combats, et selon la deuxième chaîne de télévision israélienne, des progrès ont été réalisés, dans cette optique, au Caire, où est attendue, aujourd'hui, une délégation palestinienne. Par ailleurs, le cabinet de sécurité israélien doit se réunir à nouveau, ce mercredi, pour évaluer la situation et envisager les prochaines mesures. Pour Hamas, la donne reste la même: rejet de toute trêve, sans arrêt des frappes et levée du blocus. Hamas n'acceptera aucun «cessez-le-feu, sans l'arrêt de l'agression et la levée du siège», a déclaré, à la radio et la télévision du Hamas, Mohammed Deïf, le chef des Brigades Ezzedine al-Qassam.