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La violence contre les femmes et les enfants à l'ordre du jour

par A. El Abci

L'association Rachda de Constantine et le réseau Wassila d'Alger, qui s'occupent des femmes en détresse et de la défense de leurs droits, ont organisé hier au CNFPH une journée de sensibilisation sur le thème de «La lutte contre la violence faite aux femmes et aux enfants», où il a été relevé que les violences contre les femmes ont un impact destructif sur les victimes directes ou sur les enfants, ces «témoins impuissants». D'où la nécessité de les rendre visibles et les dépister à temps pour permettre une prise en charge efficace et panser les blessures des victimes.

Le professeur en médecine légale au CHU Benbadis de Constantine, M. B. Tidjani, a été parmi les premiers à intervenir sur le thème «La violence conjugale» à travers une étude faite sur 212 cas de femmes victimes de violences diverses, physiques mais aussi verbales, psychologiques, sexuelles, etc., dont 93 cas concernent les violences conjugales. Il indique, dans ce cadre, que la majorité écrasante des femmes présentent des lésions extérieures au niveau de la tête et des membres, dont 97% nécessitent des certificats d'incapacité de 15 jours et dont l'âge tourne autour de 30 ans. En faisant le portrait des maris agresseurs, il dira que 70% sont des jeunes, fonctionnaires, âgés d'environ 40 ans et dont le niveau d'instruction est moyen, dont près de 15% ont déjà touché à la drogue et 14% ont des antécédents judiciaires. Pour sa part, la présidente de Rachda, Mme Chettouh, fera état de l'existence d'un centre d'écoute dénommé Nedjma, initié par l'association qui a dû fermer ses portes pour un problème de financement mais qui a cependant rouvert depuis près de 05 mois. Et de rappeler, dans ce sillage, qu'il a reçu depuis 2008 près de 1.000 cas de ces victimes de violences diverses (conjugales et autres) âgés pour la plupart entre 27 et 40 ans, dont près de 400 en 2013. Le centre, poursuivra-elle, est encadré par trois équipes de juristes, des psychologues et des assistantes sociales. Les victimes trouvent au centre un soutien et un accompagnement destiné à faire reconnaître les violences subies, à les emmener à ne pas les refouler mais à les extérioriser par la prise de parole. Et d'ajouter qu'il ne s'agit pas de leur donner une solution toute faite, mais de les faire participer à en trouver celle qui sied le mieux à chacune d'elles. Le réseau Wassila, pour ce qui le concerne, est similaire à celui de Rachda et consiste en un conglomérat de plusieurs associations qui militent pour le même but, à savoir la protection de la femme et de l'enfant et la défense de leurs droits, précisera une de ses représentantes.