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Conférence nationale pour la transition démocratique : L'opposition veut faire front commun

par Moncef Wafi



La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) composée du MSP, d'Ennahda, de Jil Jadid, du RCD, du FJD et de l'ancien ministre, Ahmed Benbitour, tiendra aujourd'hui sa Conférence nationale à l'hôtel Mazafran de Zéralda, à l'ouest d'Alger. Au programme de cette rencontre, à laquelle ont été conviées plusieurs personnalités politiques, dont Ali Benflis, Mouloud Hamrouche ou encore l'ancien dirigeant du FFS, Saïd Khellil, ainsi que des membres de l'ex-Front islamique du Salut (FIS), le débat sur la plateforme politique qui a été rendue publique il y a une dizaine de jours.

Un document de travail en guise de préambule au dialogue à «toutes les forces politiques» de l'opposition et celles «qui ont accaparé le pouvoir», pour l'élaboration d'une charte «pour accompagner et encadrer la période de transition jusqu'à l'établissement d'institutions démocratiques». Pour les animateurs de la CNLTD, le pays «traverse une crise grave et complexe» qui menace même «son unité et ce qui reste de la cohésion de ses institutions». Pour la Coordination, cette crise multiple «est le résultat de la confiscation de la volonté populaire et du droit du peuple algérien à exercer sa souveraineté en toute liberté à travers des institutions réellement représentatives», remettant en cause les assemblées élues et appelant à une période de transition pour «la mise en place d'institutions légitimes et crédibles» à travers l'organisation des élections.

Cette conférence, explique la plateforme du CNLTD, a pour objectif, entre autres, d'initier «un débat libre et responsable entre tous les Algériens qui aspirent à un ordre politique légitime et démocratique». Elle aura également pour but de consacrer une démocratie effective comme moyen de gouvernance et l'organisation de l'État et de ses institutions et le respect des droits de l'homme et des libertés individuelles et collectives.

La consécration de l'État de droit et le principe de séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la justice, la neutralité de l'administration et le principe de l'alternance au pouvoir sont aussi parmi les objectifs affichés par la Coordination.

Et pour la réussite de la transition, la CNLTD propose la mise en place de 4 mécanismes : un gouvernement de transition démocratique consensuel, une autorité indépendante et permanente pour l'organisation et la surveillance des élections, une nouvelle constitution élaborée par consensus et l'ouverture d'un débat sociétal large et profond. Mais l'enjeu premier est que l'opposition fasse bloc pour discuter en force avec le pouvoir en place et constituer un interlocuteur de force capable d'offrir une autre alternative au système actuel.

La tenue de cette conférence nationale organisée par la CNLTD, qui a décidé de ne pas prendre part aux consultations menées par Ouyahia pour discuter du projet de révision constitutionnelle, a été critiquée ce jeudi par le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui a déclaré, à propos de la transition, que le pays l'a dépassée. «Les gens doivent savoir que la transition est derrière nous et le pays ne doit pas reculer mais plutôt avancer. Je respecte l'opposition, mais je ne partage pas et je n'accepte pas cette idée de transition», dira-t-il. Il affirmera «que nous rejetons dans le fond et la forme l'idée de période de transition défendue par certaines parties».