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SAÏDA: Le centre-ville sera relooké

par Tahar Dia

C'est le début d'un ambitieux projet au cœur du chef-lieu qui va enfin moderniser son centre-ville. C'est ainsi que le wali de Saïda, le président de l'APW, le directeur des Travaux publics ainsi que le directeur général de l' ENGOA se sont rendus sur le fameux site de Oued El Ouekrif, jadis très connu pour son joli vallon mais qui, au fil des ans, a été progressivement enseveli sous les dépôts de gravats des auto-constructeurs du premier lotissement de la ville. En ce lieu de près de six hectares, stratégique à plus d'un titre, la Direction des Travaux publics innove en plein tissu urbain par la réalisation sur 10.080m2 d'un parking à 5 étages d'une capacité de 1.864 places qui surplombera sur 180 m une trémie longue de 384 m.

Les deux accès principaux (entrée et sortie) du parking sont prévus à partir du nouveau carrefour qui sera aménagé à l'emplacement de l'actuelle place de stationnement située face à la mosquée El Attik. Prévue en 2 fois 2 voies, la trémie s'orientera vers le carrefour de la piscine municipale en traversant le jardin Essaada et son prolongement par une partie non couverte. Confiés à l'entreprise nationale des grands ouvrages d'art, ces deux projets conjoints autorisés par un marché de gré à gré d'un montant de 1.708.270.200 DA, en sus du suivi technique par le SET de Sétif pour une enveloppe de 6.836.620 DA et enfin le contrôle géotechnique à la charge du LTPO pour un montant 29.644.687 DA.

Conçu a priori pour désengorger l'étouffante circulation au centre?ville, il est projeté également de réouvrir la pénétrante allant du «virage dangereux » vers l'amont de l'ancienne cité Sidi Cheikh, et à son aval le prolongement de la voie d'accès du collège El Mokrani vers le vieux quartier El Derb qui avoisine le siège de l'APC. Sollicitant la désignation de sites pour les dépôts d'environ 300.000 m3 de déblais en 3 mois à partir de juin, le wali rassure le directeur de toutes les disponibilités de l'administration d'autant plus qu'il s'engage à n'embaucher que la main-d'œuvre locale dont un ingénieur qui est déjà en formation à l'entreprise pour une spécialisation relative à ces ouvrages. Le wali ne manquera pas comme à son habitude d'informer les citoyens présents que la DUC dispose déjà d'une enveloppe conséquente pour la réalisation d'espaces de loisirs et de détente accompagnant ce projet qui nécessite le lancement de concours sérieux auxquels devra participer une association de l'environnement avec toutes les compétences locales. Avec la concrétisation de ce projet moderne, les habitants de Saïda pourront également jouir d'une très belle vue des couchers de soleil à l'horizon sur les crêtes des montagnes alentours. Après avoir visité brièvement le principal pont d'accès à la cité Commandant-Mejdoub qui a déjà été rendu à la circulation, la délégation quitte la ville «sans escorte » en prenant vers Télagh pour rejoindre le lieu dit «le pont noir » qui a subi par le passé deux tentatives de sabotage et qui sera remplacé en 18 mois et pour 136 millions de dinars par un ouvrage d'art de 100 m qui enjambe Oued Sefioune, réputé pour son sable très prisé pour le crépissage. La RN 94 connaît une modernisation sur 22 km. L'entreprise locale de Mohand aura à charge la réfection de 5km avec construction d'ouvrages d'art. La facture est évaluée à 199.013.490 DA. L'entreprise Chohra intervient sur 17,60 km pour de 148.891.860 DA. Les délais accordés sont de 8 mois.

Avec un élargissement normalisé à près de 12.50 m, cette route, désertée durant toute une décennie, semble prévoir un raccourci préféré vers la wilaya de Tlemcen et donne l'espoir d'un repeuplement de ces belles contrées agricoles limitrophes d'une forêt dont l'étendue semble la première en Oranie. Enfin, le wali achève sa visite à la grande cité de Boukhors où le lancement d'un ouvrage d'art répondant aux normes, confié à l'ENGOA et inscrit à l'actif de l'Hydraulique, permettra de désenclaver la localité surtout en période d'intempéries. Des échos nous parviennent de citoyens avisés, au fait de ces projets structurants, qui semblent satisfaits de voir enfin la nouvelle administration locale s'atteler, dans une conception moderne, à corriger les deux plaies que sont les deux oueds qui rongent l'urbanisme.