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Complexe industriel de montage de véhicules de Tiaret : La SNVI rachète les parts du groupe français BTK

par El-Houari Dilmi

Une cérémonie officielle de rachat d'actions du Complexe industriel de montage de véhicules d'Aïn Bouchekif, dans la wilaya de Tiaret, a eu lieu, hier lundi, en présence du PDG du groupe SNVI, du wali, des membres élus des deux chambres du Parlement, des responsables et élus locaux, ainsi que des représentants de la Centrale syndicale.

Mettant à profit la célébration du double anniversaire de nationalisation des hydrocarbures et de la création de l'UGTA, le PDG du groupe SNVI, M. Tazrouti, s'adressant aux travailleurs du complexe de véhicules industriels de Tiaret, a mis en exergue le «lobbying» du gouvernement algérien pour obtenir la résiliation du contrat avec le groupe français BTK (Beahm-Titan-Kaiser) pour non-respect des engagements contractuels. Ce retour du complexe de Tiaret dans le giron du groupe SNVI a permis de «sauver cette unité, parmi les plus importantes du groupe, d'une faillite certaine grâce à la mobilisation des travailleurs et de leurs représentants pour obtenir la résiliation du contrat avec le partenaire français, et le rachat de ses actions par le gouvernement algérien», a-t-il indiqué.

Dans une courte allocution prononcée à cette occasion, le wali de Tiaret, M. Bousmaha Med, a rappelé les efforts déployés par les autorités administratives de la wilaya pour «sauver ce fleuron de l'industrie locale d'une véritable disparition, après l'échec patent du partenaire français qui n'a respecté aucun de ses engagements contractuels» a-t-il souligné, saluant, au passage, le «combat acharné des travailleurs du complexe industriel de Tiaret pour la sauvegarde de l'outil de production et des postes d'emploi». La SNVI «négocie actuellement avec quatre constructeurs de renommée mondiale en vue de réaliser d'autres projets en partenariat, notamment dans la fabrication de camions de petit tonnage et des autocars, selon les normes du constructeur allemand Daimler, propriétaire de la marque Mercedes Benz», a annoncé ce responsable. Ces futurs partenariats vont s'ajouter à ceux déjà en voie de finalisation et qui vont permettre à la SNVI, «dès le premier trimestre 2014, de fabriquer à Tiaret et Rouiba des véhicules légers utilitaires, tout-terrain et des véhicules lourds en partenariat avec le ministère de la Défense nationale, Daimler (Allemagne) et le Fonds d'investissement émirati Aabar», a encore indiqué M. Tazrouti.

Avec ses nouveaux projets, le groupe, qui compte créer 7 filiales spécialisées, portera ses capacités de production à 16.500 véhicules industriels/an, a ajouté M. Tazrouti. Pour ce qui est du volet relatif à l'emploi, le PDG de la SNVI a affirmé que les investissements futurs du groupe devront générer quelque 4.200 postes d'emploi dont 1.800 au niveau du complexe industriel et 2.400 dans le cadre du partenariat avec Daimler. Au sujet de Renault Algérie (Oran), dont la SNVI est partenaire avec le constructeur français et le Fonds national d'investissement (Fni), M. Tazrouti a affirmé que le premier véhicule sortira des chaînes de montage «le 20 novembre 2014». «La fabrication du premier véhicule dans cette usine est prévue, comme fixé dans nos plannings, le 20 novembre 2014. Il n'y aura donc pas de retards», a-t-il assuré, ajoutant, par ailleurs, que l'identification des premiers sous-traitants de l'usine Renault était en cours. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès, avait affirmé en janvier dernier que le gouvernement avait décidé de racheter les parts du groupe français BTK (Beahm-Titan-Kaiser) dans le Complexe industriel de montage de véhicules de Tiaret, après le non-respect des engagements pris par le partenaire français. Le gouvernement a pris «la décision définitive de reprendre ce complexe à travers le rachat des actions du partenaire français à leur valeur initiale dans le cadre des négociations», avait indiqué M. Amara Benyounès. «Cette décision intervient en raison du non-respect des engagements pris par le groupe français, après la fin des délais fixés notamment pour la réalisation des investissements engagés et des programmes de production ainsi que pour la création de postes d'emploi, en raison des difficultés financières que connaît ce groupe», avait indiqué le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement. L'accord de partenariat entre la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le groupe français BTK, conclu par les deux parties en 2006, prévoyait la participation du groupe français à hauteur de 60%, au capital de ce complexe spécialisé dans le montage et la commercialisation des carrosseries et des remorques. Le groupe français s'était engagé à investir 10 millions d'euros en cinq ans, satisfaire la demande locale, développer la stratégie d'exportation, s'assurer de la conformité des produits aux normes européennes et créer près de 250 nouveaux postes d'emploi, selon les précisions du ministre. Grâce à un investissement de plus de 170 milliards de centimes, le complexe de véhicules industriels d'Aïn Bouchekif est en cours d'élaboration d'un programme d'investissement pour le développement des infrastructures industrielles et la formation des travailleurs pour relever la production de 400 produits en 2012 à 1.000 produits en 2014, puis atteindre 1.500 produits en 2015. Il vise à réaliser un chiffre d'affaires estimé à 1,5 milliard de dinars en 2014 et 2,5 milliards de dinars en 2015, outre l'augmentation du nombre des travailleurs de 460 à plus de 1.000 en 2015, selon les chiffres avancés par le PDG du groupe SNVI.