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Le rêve outrageux et le délit de pensée

par H. Dahmani

Il y a un adage populaire qui dit : si tu rêves de quelqu'un que tu hais pendant ton sommeil la nuit, prépare-toi le lendemain à voir sa page facebook fel hammam). Pour cela, quand on fait un tel cauchemar il faut s'attendre à tout dans ce bas monde. Les personnes antipathiques et détestées, il y en à gogo et à chaque coin de rue de la localité. Chacun d'entre nous en possède un lot de cette espèce mal-aimé qu'il ne peut pas sentir ou supporter. Ce n'est que de la pure vérité et c'est tout à fait naturel. Le nier c'est de l'hypocrisie. La vie est ainsi faite et il faut faire avec. Il y a ce surnaturel dont nous dépendons tous sur cette terre et qui nous guide et nous lie à ces détestables dans notre quotidien de tous les jours. Ces vilains trouvent un malin plaisir à nous rendre la vie difficile et à nous compliquer l'existence sur cette terre. Cette répugnance et tout à fait élue par la nature pour nous pourrir les moments de sérénité et elle est là où il ne le faut pas et au moment ou l'on ne s'y attend pas. Ces défauts humains nous hantent jusque dans nos rêves. Notre réalité vécue au quotidien ne leurs suffit pas et ils arrivent même à monopoliser nos rêves pour nous harceler et nous malmener éternellement et pourquoi pas envisager même de nous punir pour délit de pensée et de rêve outrancier au cas où on les perturbe trop par nos rêvasseries outrageuses. Donc il ne faut pas trop rêver.

Alors, dans ces moments de liberté volée on profite de cet instant de rêve et d'évasion pour leur cracher à la figure toute notre rancœur avec une grande joie mêlée à de la colère pour leur signifier notre dégoût et notre rejet à la soumission. Et c'est vrai ce n'est qu'a partir de ces rêves salvateurs qu'on peut dégager ce qui est interdit et voler dans la réalité. Ces moments de bonheur sont une aubaine pour les épris de liberté et de justice.

Et dans ces merveilleux instants idylliques on est libre de voyager et de profiter comme tous les gens qui vivent au milieu de la sérénité et la liberté des autres pays du monde libre. Et dans ces minutes éphémères de petite liberté on donne un grand coup de pied dans cette fourmilière qui nous harcèle et qui nous commande contre notre volonté. Aussi ,dans cette petite trêve on commence à rêver de lendemain meilleur et de grand voyage à travers d'autres territoires et on est plein de bonheur au milieu de ce rêve qui nous emporte loin des mentalités rétrogrades et archaïques pour jouir de toutes ces valeurs protégées et respectées ailleurs et piétinées ici chez nous. On rêve d'une justice égale pour tous. On rêve de liberté de voyage comme tout le monde. On rêve de publier nos idées et nos opinions dans la presse sans peur d'être poursuivis pour délit de pensée. On rêve de dépenser son argent dans des lieux ou le client est roi. On rêve de se faire soigner comme ailleurs dans un hôpital qui respecte le malade. On rêve de faire du camping dans une clairière sans m'inquiète d'être égorgé ou volé. On rêve de vivre dans une maison avec des fenêtres non barreaudées. Mais hélas, tout cela n'est que du rêve au kilo. On dit que le rêve est le frère de la mort.

On rêve de partir un à un vers des horizons meilleurs comme les braves Harraga, quitte à couler et se noyer dans la méditerranée loin de ce pays en proie du grand désespoir. Se sauver ou périr. Sentir et goûter la chaleur de la vraie vie au delà de la cote. Embrasser une nouvelle terre d'asile. Chercher une nouvelle patrie d'adoption qui nous fera oublier et effacer les sacrifices perdus en vain. Ne plus rêver à la Hogra. Se sentir étranger ailleurs et se construire une nouvelle vie dans un pays étranger qui vous considérera pour votre travail et vos capacités. On rêve tous 'd'une vie parfaite entourée de condition de sécurité, de justice, d'égalité et de démocratie. On rêve d'un pays ou tout n'est pas interdit. Donc le rêve et la réalité marchent en parallèle dans un même temps au présent, avec des régimes d'organisation différents et des forces contraires à la réalité. Alors dans ces moments de joie passagère, on peut tout faire en toute liberté et s'exprimer sans la moindre contrainte de représailles et on vide son sac jusqu'au fond contre notre antipathique bonhomme de voyage dans le rêve. Mais attention, faut faire gaffe à " Sahab Deaoutek " au cas où vous éprouverez de la haine et du mépris à votre interlocuteur de rêve la veille, vous risquez le lendemain le fait accompli du dicton sur le hammam.