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Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français : Une visite sous le sceau de l'économique

par Moncef Wafi

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault est attendu d'ici une semaine à Alger pour une visite de deux jours qui sera notamment l'occasion de tenir la première session du comité intergouvernemental de haut niveau co-présidée par les deux Premiers ministres algérien et français.

Fort de son statut de VRP en Chine où il est allé faire valoir les atouts du savoir-faire français, M. Ayrault se rendra à Alger et Oran à partir du 16 décembre prochain à la tête d'une forte délégation ministérielle et d'hommes d'affaires. On parle de huit ministres et d'une cinquantaine de patrons d'entreprise de l'Hexagone. Il sera plus question d'économie et d'«approfondir le dialogue bilatéral» en prolongement de la visite d'Etat de François Hollande en décembre 2012 en Algérie, pour reprendre le communiqué de Matignon. Au cours de ces 48 heures, les deux Premiers ministres assisteront certainement au début de la rencontre des entrepreneurs algériens et français organisée conjointement par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et le Medef-International conduit par Jean Burelle. Selon un communiqué du FCE, les discussions entre patrons algériens et français s'articuleront autour de thématiques sectorielles variées allant de l'agroalimentaire à la santé en passant par le transport, le bâtiment et les travaux publics.

Selon la même source d'informations, Nicole Bricq et Arnaud Montebourg respectivement ministres français du Commerce extérieur et du Redressement productif, et Amara Benyounès ainsi que Mustapha Benbada, ministres du Développement industriel et du Commerce rencontreront les chefs d'entreprise avant d'intervenir en séance plénière. Parmi les dirigeants des firmes françaises, on notera la présence de Patrick Kron, PDG d'Alstom, présente en force en Algérie où elle vient d'obtenir le marché du tramway de Sétif, en plus de ceux d'Alger, Oran, Constantine et Ouargla. A ses côtés, Pierre Mongin, le patron de la RATP, société qui assure l'exploitation et le fonctionnement du métro d'Alger depuis deux ans. Martin Bouygues, le patron du Groupe de BTP éponyme, quant à lui, lorgne sur le programme de 2 millions de logements lancé par le gouvernement algérien où la France veut avoir sa part. M. Ayrault se rendra également à Oran où des haltes sont programmées pour les usines de Renault et de Lafarge. Il sera également question de la coopération engagée notamment dans les domaines de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle à l'exemple de l'Ecole nationale polytechnique d'Oran comme rappelé en novembre dernier par le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, qui a affirmé qu'une « attention particulière » a été portée à la jeunesse, pour répondre aux souhaits des deux présidents. Il avait précisé que les quatre premiers instituts d'enseignement supérieur technologique, annoncés lors de la visite du président français en Algérie, ont effectué leur rentrée pédagogique en septembre et que la réforme des programmes boursiers franco-algériens dans le domaine universitaire est également en cours. Rappelons que le comité intergouvernemental a déjà été au centre de la dernière visite de Jean-Pierre Raffarin à Alger qui lui a permis de déblayer le terrain pour cette rencontre au sommet en avançant dans les dossiers en suspens qui seront repris lors de la réunion. L'ancien Premier ministre français qui a été reçu par Abdelmalek Sellal a également rappelé les priorités de l'Algérie pour la diversification de son économie, la création d'emplois, la formation professionnelle, le transfert du savoir-faire et des actions communes vers les pays tiers, tout en se disant optimiste quant à l'avenir des relations entre les deux pays. «Monsieur Algérie », avait déclaré en octobre lors de son séjour de 48 heures à Alger que sa «mission porte sur des dossiers précis et s'inscrit dans la durée. Après le règlement favorable d'un certain nombre de ces dossiers, mes interlocuteurs algériens et moi nous nous attachons à avancer ou à continuer à progresser sur ceux qui demeurent ». Des dossiers déjà réglés entre les deux parties, on retiendra ceux de la mise en service du métro d'Alger, géré par la RATP, en novembre 2011, de la pose de la première pierre de la nouvelle usine de SANOFI, le 26 septembre dernier à Sidi Abdallah, et du démarrage de l'usine Renault de Oued Tletat (Oran) ou encore la construction d'un complexe de vapocraquage d'éthane entre Total et Sonatrach et d'une usine du cimentier Lafarge. Parmi ceux qui restent en suspens, les problèmes du 51-49 % et du visa algérien pour les hommes d'affaires français, entre autres dossiers à reprendre. Pour rappel, et au troisième trimestre 2013, la France a perdu sa première place de fournisseur de l'Algérie avec 4,95 milliards de dollars au détriment de la Chine.