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Orange va mettre un pied en Algérie, onze ans après !

par El Kadi Ihsane

C'est l'une des annonces prévues à l'occasion de la visite de Jean-Marc Ayraurlt le Premier ministre français en Algérie les 16 et 17 décembre prochains. L'opérateur historique français de téléphonie mobile lance trois joint-ventures en Algérie avec une SSII privée, Net Skills pour explorer de nouveaux services liés à l'internet haut débit notamment.

Il n'existe plus d'obstacle juridique à l'annonce lundi prochain à Alger, en marge du forum d'affaires Algérie France, de la signature d'un accord entre Orange Télécom et une société algérienne de services informatique, Net-Skills pour le lancement de services liés au nouvel environnement de l'internet mobile à haut débit. C'est une source proche du dossier à Alger qui a confirmé à Maghreb Emergent l'aboutissement d'une négociation qui a duré un an dans le sillage de la visite de François Hollande en Algérie en décembre 2012. Le PDG de Net-Skills Nassim Kerdjoudj, invité du direct de la radio Maghreb M le mardi 03 décembre dernier, a fait allusion, à l'antenne, à une évolution radicale des métiers de son entreprise à partir du 1er janvier 2014. Le protocole d'accord portera sur la fondation de trois joint-ventures de droit algérien à un niveau de capitalisation qui n'a pas été indiqué. L'une d'entre elles se chargera de proposer un service wifi grand public, partant d'une anticipation sur la généralisation des smartphones en Algérie avec la mise en exploitation des 3 licences 3G avant la fin de l'année 2013. Le développement de la connectivité par fibre optiqueest également un gisement d'opération qui intéresse le nouvel entrant en Algérie. Orange est la filiale de France Télécom - devenu elle-même Orange depuis juillet dernier - qui a, à plusieurs reprises tenté de se rapprocher d'Algérie Télécom notamment à l'époque de la présidence de Thierry Breton dans le contexte favorable du voyage historique de Jaques Chirac en Algérie en mars 2003. France Télécom a travaillé en Algérie à travers différente filiale liée au web (Wanadoo) ou aux infrastructures. Mais ne s'est jamais installé comme investisseur dans le pays.

UN CHANGEMENT DE STRATEGIE D'APPROCHE

La grande histoire de Orange avec l'Algérie est surtout marquée par deux autres rendez vous manqués lors de son échec dans l'acquisition d'une licence de téléphonie mobile en 2001 (Orascom) et en 2004 (Watania). Le partenariat avec une jeune SPA algérienne du secteur informatique et des TIC serait un changement complet de stratégie de la part du leader français de la téléphonie. C'est le déblocage de l'appel d'offres pour la licence de 3G qui a semble-t-il décidéStephane Richard, le patron de Orange de mettre enfin un pied en Algérie où les spécialistes s'attendent à une phase de rattrapage dans les TIC après une stagnation de plusieurs années. Orange est présente en tant qu'opérateur direct ou sous la forme d'octroi de franchise dans 23 pays dans le monde. L'opérateur français a procédé à des acquisitions ces dernières années qui lui permettent de devenir un acteur important de l'économie numérique en vendant des contenus sur le web. Orange emploie près de 172.000 personnesdont 105.000 en France, et sert près de 226 millions de clients dans le monde. Si le partenariat entre Orange et Net Skills devait se déployer, il serait un nouveau modèle d'affaire dans la filière des services, Lafarge Algérie ayant déjà lancé, dans l'industrie, un partenariat avec un privé algérien pour la réalisation d'une cimenterie dans la wilaya de Biskra. Les derniers grands partenariats algéro-français signés concernent des entreprises françaises privées et des acteurs algériens publics comme Alstom avec Ferrovial, Renault avec SNVI ou encore plus anciennement Axa avec la BEA et le fonds national d'investissement (FNI). L'entrée de Orange en Algérie serait aussi mise sur le compte du Forum des chefs d'entreprises (FCE), dont Nassim Kerdjoudj est l'un des vice présidents, et qui a toujours milité pour la promotion de partenariat privé-privé entre l'Algérie et la France. .