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Palestine : El-Qods sous la botte de Tsahal

par Bureau De Bruxelles: M'hammedi Bouzina Med

Depuis le début du «Printemps arabe», Israël accentue les opérations d'occupation de ce qui reste de la Palestine. Même la mosquée El-Aqsa n'échappe pas à la judaïsation tous azimuts de la Palestine.

Profitant de la situation qui prévaut depuis plus d'un an dans le monde arabe, dont certains pays vivent une crise politique majeure tels la Libye, le Yémen et l'Egypte, ou en situation de guerre civile comme la Syrie, le gouvernement israélien intensifie ses plans d'occupation de la Palestine, notamment la ville sainte d'El-Qods (Jérusalem). C'est ce qui ressort du rapport semestriel de l'Institution internationale «El- Qods». De nouvelles constructions en tout genre, entre logements, centres culturels juifs, centres commerciaux et hôtels encerclent le dôme du rocher, la mosquée El-Aqsa. Le comité interministériel du gouvernement israélien, en charge de cette mission, vient d'approuver un nouveau projet présenté par les partis de droite relatif à l'annexion du mont des Oliviers (Jabal Ezaytoun), le considérant comme le 1er cimetière juif dans le monde et un lieu historique et national pour les juifs. Dans le même temps, les tribunaux israéliens multiplient les ordres d'expulsion de familles palestiniennes établies à Jérusalem depuis des lustres sur la terre de leurs ancêtres. Le rapport cite l'exemple de tout un immeuble «dégagé» des arabes pour y implanter à sa place une synagogue. La volonté d'Israël d'occuper entièrement El-Qods est contenue dans ce qui est appelé «le projet du Bassin Sacré». En clair, Israël veut s'attribuer à lui seul l'héritage et l'histoire de Jérusalem (El-Qods) en effaçant et reniant la légitimité historique des arabes et autres ethnies (arméniens, kurdes?) sur la Palestine, toute la Palestine. D'ailleurs, l'occupation de la totalité de Jérusalem est, pour Israël, une question réglée, donc exclue des pourparlers de paix avec l'Autorité palestinienne.

Le rapport relève, en outre, l'organisation par le gouvernement israélien d'un festival culturel varié, du 6 au 14 juin dernier, sous le slogan «Semaine de la lumière», pour célébrer l'unification de Jérusalem. C'est donc par le biais de la culture et des arts, autre stratégie, qu'Israël judaïse tous azimuts la ville d'El-Qods, trois fois sainte. Pratiquant la politique du fait accompli, le gouvernement d'Israël s'active à «nettoyer» les villages millénaires à proximité de la ville sainte, isolés par le «mur de séparation». Plus de 100.000 Palestiniens sont concernés. La méthode ? Ces villages, jusque-là sous administration civile israélienne, viennent de basculer sous la coupe de l'administration militaire. Conséquences : ils n'auront plus accès aux services publics classiques : école, santé, etc. En réalité, toute la stratégie du gouvernement israélien repose sur un nettoyage ethnico-religieux de Jérusalem et ses environs. El-Qods sera (est) exclusivement ville à très large majorité juive. Le plan d'Israël est de construire aux alentours du «Bassin sacré» (Jérusalem) un autre référant religieux sous l'appellation de «Jardin biblique». Ces événements se passent alors que le reste du monde a les yeux braqués sur la guerre civile en Syrie et les soubresauts politiques dans les autres pays arabes. Profitant du «Printemps arabe», le gouvernement israélien a «légalisé» le contrôle par des soldats de son armée de l'intérieur de la mosquée El-Aqsa. Des soldats, armes à la main, piétinent avec leurs godasses les tapis de prière de la mosquée, sous prétexte d'un contrôle inopiné pour arriver, aujourd'hui, à truffer la mosquée El-Aqsa de multiples caméras de surveillance. Le troisième lieu saint de l'islam est «violé», piétiné, pendant que la communauté arabe est aux prises avec ses démons et l'Occident englué dans la crise financière et bancaire.